Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

II. Öffentlich-rechtliche Abteilung, Beschwerde in öffentlich-rechtlichen Angelegenheiten 2C.812/2019
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Bundesgericht

Tribunal fédéral

Tribunale federale

Tribunal federal

               

2C_812/2019

Arrêt du 11 novembre 2019

IIe Cour de droit public

Composition

MM. et Mme les Juges fédéraux Seiler, Président,

Aubry Girardin et Donzallaz.

Greffier: M. Tissot-Daguette.

Participants à la procédure

A.________,

recourant,

contre

Département de l'économie, de l'innovation et du sport du cant on de Vaud.

Objet

Révocation de l'autorisation d'établissement; demande de réexamen,

recours contre l'arrêt de la Cour de droit administratif et public du Tribunal
cantonal du canton de Vaud du 27 août 2019 (PE.2019.0242).

Considérant en fait et en droit :

1. 

A.________, ressortissant bosnien né en 1992, est arrivé en Suisse avec sa mère
en 1994 pour y rejoindre son père. Il a été mis au bénéfice d'une autorisation
d'établissement. L'intéressé est célibataire et père d'une fille de nationalité
suisse née en 2011. Il a émargé à plusieurs reprises à l'aide sociale et a fait
l'objet de diverses condamnations pénales, dont une, le 26 juin 2015, à 30 mois
de peine privative de liberté. Par décision du 23 novembre 2017, le Chef du
Département de l'économie et du sport du canton de Vaud (ci-après: le
Département) a révoqué l'autorisation d'établissement de A.________. Celui-ci a
recouru contre cette décision auprès de la Cour de droit administratif et
public du Tribunal cantonal du canton du Vaud (ci-après: le Tribunal cantonal)
qui, par arrêt du 18 juin 2018, a rejeté le recours. Ce prononcé, faute d'avoir
été contesté devant le Tribunal fédéral, est entré en force.

A.________ n'a pas quitté la Suisse. Il a été incarcéré le 28 décembre 2018.

Le 17 avril 2019, A.________ a demandé au Service de la population du canton de
Vaud (ci-après: le Service de la population) qu'il réexamine son droit de
séjourner en Suisse et renouvelle son autorisation d'établissement, expliquant
que son séjour en prison lui avait fait réaliser ses torts et qu'il était prêt
à assumer ses responsabilités, notamment en payant ses dettes et en
s'acquittant de la pension alimentaire pour sa fille. Par décision du 5 juin
2019, le Département a déclaré irrecevable la demande de reconsidération de
l'intéressé. Celui-ci a contesté ce prononcé le 8 juillet 2019 devant le
Tribunal cantonal. Par arrêt du 27 août 2019, cette autorité a rejeté le
recours.

2. 

Par acte du 27 septembre 2019, A.________ recourt au Tribunal fédéral et
demande, sous suite de frais et dépens, outre l'effet suspensif et l'assistance
judiciaire, de réformer l'arrêt du Tribunal cantonal du 27 août 2019;
subsidiairement de renvoyer la cause à l'autorité précédente pour nouvelle
décision dans le sens des considérants.

Il n'a pas été ordonné d'échange d'écritures.

3. 

D'après l'art. 83 let. c ch. 2 LTF, le recours en matière de droit public est
irrecevable contre les décisions relatives à une autorisation de droit des
étrangers à laquelle ni le droit fédéral ni le droit international ne donnent
droit. En l'occurrence, dans la mesure où le recourant invoque en particulier
une violation de l'art. 8 CEDH, qu'il a vécu légalement en Suisse durant plus
de dix ans et que sa fille est de nationalité suisse, cette disposition est
potentiellement de nature à lui conférer un droit (cf. arrêt 2C_162/2018 du 25
mai 2018 consid. 4.1 et les références). Les autres conditions de recevabilité
du recours en matière de droit public sont également réunies (cf. art. 42, 82
let. a, 86 al. 1 let. d et al. 2, 89 al. 1, 90 et 100 al. 1 LTF), si bien qu'il
convient d'entrer en matière.

4. 

Le recourant invoque un établissement arbitraire des faits par l'autorité
précédente.

Le Tribunal fédéral statue en principe sur la base des faits établis par
l'autorité précédente (art. 105 al. 1 LTF), sous réserve des cas prévus à
l'art. 105 al. 2 LTF (ATF 142 I 155 consid. 4.4.3 p. 156). Le recourant ne peut
critiquer les constatations de fait ressortant de la décision attaquée que si
celles-ci ont été effectuées en violation du droit au sens de l'art. 95 LTF ou
de manière manifestement inexacte, c'est-à-dire arbitraire, et si la correction
du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause (art. 97 al. 1 LTF;
ATF 142 II 355 consid. 6 p. 358). Conformément à l'art. 106 al. 2 LTF, le
recourant doit expliquer de manière circonstanciée en quoi ces conditions
seraient réalisées. Le Tribunal fédéral n'entre pas en matière sur des
critiques de type appellatoire portant sur l'état de fait ou sur l'appréciation
des preuves (ATF 141 IV 369 consid. 6.3 p. 375). Par ailleurs, aucun fait
nouveau ni preuve nouvelle ne peut en principe être présenté devant le Tribunal
fédéral (art. 99 al. 1 LTF).

Le recourant fait grief au Tribunal cantonal de ne pas avoir pris en compte son
incarcération et l'impossibilité qui en découle de percevoir un revenu. Il
critique le fait que l'autorité précédente s'est référée à son premier arrêt
sans apporter de motivation nouvelle. En l'occurrence, sur le vu de cette
motivation, on doit constater que le recourant ne se plaint pas d'un
établissement arbitraire des faits, mais d'une mauvaise application du droit.
Le Tribunal fédéral vérifiera donc la correcte application du droit sur le
seule base des faits retenus par le Tribunal cantonal dans l'arrêt contesté.

5. 

En définitive, le recourant se prévaut exclusivement d'une mauvaise
appréciation du principe de proportionnalité contenu aux art. 8 par. 2 CEDH et
96 al. 1 LEI (RS 142.20), dont la portée est analogue (cf. arrêt 2C_781/2018 du
28 août 2019 consid. 3.2). Il invoque en particulier ses engagements pris en
relation avec le remboursement de ses dettes.

L'autorité précédente a valablement présenté les bases légales applicables,
ainsi que la jurisprudence topique et en a fait une application correcte et
détaillée, si bien que, d'une manière générale, il convient de renvoyer à
l'arrêt entrepris (art. 109 al. 3 LTF). Le Tribunal cantonal a justement
rappelé que la question de la révocation de l'autorisation d'établissement du
recourant, et en particulier la mise en balance des intérêts en présence, avait
été définitivement traitée dans son arrêt du 18 juin 2018. Dans cet arrêt, le
Tribunal cantonal a déjà tenu compte des liens existant entre le recourant et
sa fille, ainsi que des possibilités de réintégration dans le pays d'origine.
Il a également constaté à juste titre que rien ne laissait supposer que, dans
le court laps de temps séparant l'arrêt précité et la demande de
reconsidération, les circonstances aient pu se modifier au point qu'un nouvel
examen de la demande d'autorisation s'imposerait largement avant le délai
général de cinq ans admis par la jurisprudence (cf. arrêt 2C_170/2018 du 18
avril 2018 consid. 4.2 et les références). On doit admettre avec l'autorité
précédente que le fait que le recourant ait été amené à réfléchir sur lui-même
lors de son incarcération et qu'il ait décidé à cette occasion de mettre un
terme à son addiction à la drogue et de rembourser ses dettes ne constitue pas
une situation qui conduirait à modifier l'issue de la pesée des intérêts
effectuée dans l'arrêt du Tribunal cantonal du 18 juin 2018, notamment au
regard de l'importante condamnation subie. En résumé, prétextant une
modification de sa situation, le recourant désire en réalité que l'examen de la
proportionnalité effectué dans le cadre de l'arrêt du Tribunal cantonal du 18
juin 2018 soit une nouvelle fois entrepris, ce qui ne saurait être admis. Le
simple fait qu'il ait la volonté de changer ne suffit pas à contrebalancer son
passé délictuel et en particulier sa condamnation à 30 mois de peine privative
de liberté.

6. 

Les considérants qui précèdent conduisent au rejet du recours, en application
de la procédure de l'art. 109 al. 3 LTF. La requête d'effet suspensif est sans
objet. Le recours étant d'emblée dénué de chances de succès, la demande
d'assistance judiciaire doit être rejetée (art. 64 al. 1 LTF). Succombant, le
recourant doit supporter les frais judiciaires (art. 66 al. 1 LTF). Il n'est
pas alloué de dépens (art. 68 al. 1 et 3 LTF).

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :

1. 

Le recours est rejeté.

2. 

La demande d'assistance judiciaire est rejetée.

3. 

Les frais judiciaires, arrêtés à 1'000 fr., sont mis à la charge du recourant.

4. 

Le présent arrêt est communiqué au recourant, au Département de l'économie, de
l'innovation et du sport et à la Cour de droit administratif et public du
Tribunal cantonal du canton de Vaud, ainsi qu'au Secrétariat d'Etat aux
migrations.

Lausanne, le 11 novembre 2019

Au nom de la IIe Cour de droit public

du Tribunal fédéral suisse

Le Président : Seiler

Le Greffier : Tissot-Daguette