Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

II. Sozialrechtliche Abteilung, Beschwerde in öffentlich-rechtlichen Angelegenheiten 9C 287/2017
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Bundesgericht 
Tribunal fédéral 
Tribunale federale 
Tribunal federal 
 
 

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9C_287/2017            

 
 
 
Arrêt du 22 août 2017  
 
IIe Cour de droit social  
 
Composition 
Mmes les Juges fédérales Pfiffner, Présidente, Glanzmann et Moser-Szeless. 
Greffière : Mme Flury. 
 
Participants à la procédure 
A.________, 
représenté par Me Philippe Loretan, avocat, 
recourant, 
 
contre  
 
Arcosana SA, 
Tribschenstrasse 21, 6002 Lucerne, 
intimée. 
 
Objet 
Assurance-maladie, 
 
recours contre le jugement du Tribunal cantonal du Valais, Cour des assurances
sociales, du 23 mars 2017. 
 
 
Faits :  
 
A.   
A.________ est assuré auprès de Arcosana SA (ci-après: la caisse-maladie) pour
l'assurance-maladie obligatoire et auprès de CSS Assurance-maladie SA pour des
assurances complémentaires. Les deux sociétés font partie du Groupe CSS,
organisé sous forme de holding. Par courriel du 13 octobre 2014, l'assuré a
indiqué à B.________, collaborateur du Groupe CSS, qu'il avait souffert de
cécité à l'oeil droit lors d'un séjour en France durant l'été 2014 et avait
consulté le professeur C.________, spécialiste en ophtalmologie établi en
France. Le médecin aurait diagnostiqué une cataracte et recommandé une
intervention chirurgicale des deux yeux (opérations distinctes, pratiquées à
quelques semaines d'intervalles, effectuées en ambulatoire). A.________ a
demandé qu'une indemnité forfaitaire pour les deux opérations lui soit versée
"de la part de CSS". Le 21 octobre 2014, D.________, collaboratrice
"spécialiste en prestations Etranger" du Groupe CSS, a fait savoir à l'assuré
que les conditions de la prise en charge d'une intervention à l'étranger par
l'assurance-maladie obligatoire n'étaient pas remplies; il en allait de même en
ce qui concernait les assurances complémentaires. 
 
Après un échange de correspondances, la caisse-maladie a par décision du 13
août 2015, confirmée sur opposition le 6 janvier 2016, refusé la demande de
prise en charge à titre de prestations de soins de l'assurance-maladie
obligatoire. Elle a considéré qu'il ne s'agissait pas d'une situation d'urgence
mais d'un traitement volontaire à l'étranger et que l'intervention pouvait être
pratiquée en Suisse. 
 
B.   
Par jugement du 23 mars 2017, le Tribunal cantonal du Valais, Cour des
assurances sociales, a rejeté le recours formé par l'assuré dans la mesure où
il était recevable. 
 
C.   
A.________ interjette un recours en matière de droit public contre ce jugement
dont il demande en substance l'annulation ainsi que celle de la décision sur
opposition du 6 janvier 2016. Il conclut principalement à la prise en charge
par l'assurance compétente, à savoir "la CSS Assurance, respectivement Arcosana
SA", des frais de l'opération de la cataracte de l'oeil droit en France et,
subsidiairement au renvoi de la cause au tribunal cantonal pour nouvelle
décision dans le sens des considérants. 
 
 
Considérant en droit :  
 
1.   
Dans la mesure où le recourant entend prendre des conclusions à l'encontre de
CSS Assurance-maladie SA ("la CSS Assurance"), celles-ci concernent une société
qui n'est pas partie au présent litige relevant de la seule application de
l'assurance-maladie obligatoire. Comme l'a déjà mis en évidence la juridiction
cantonale, la décision sur opposition à l'origine de la contestation ne
concerne pas la CSS Assurance-maladie SA. Les conclusions prises à son égard
sont irrecevables. 
 
2.   
Le recours en matière de droit public peut être formé pour violation du droit,
tel qu'il est délimité par les art. 95 et 96 LTF. Le Tribunal fédéral applique
le droit d'office (art. 106 al. 1 LTF), n'étant limité ni par les arguments de
la partie recourante, ni par la motivation de l'autorité précédente. Par
exception à ce principe, il ne peut entrer en matière sur la violation d'un
droit fondamental que si le grief a été invoqué et motivé de manière précise
par la partie recourante (art. 106 al. 2 LTF). Le Tribunal fédéral n'examine en
principe que les griefs invoqués, compte tenu de l'exigence de motivation
prévue à l'art. 42 al. 2 LTF, et ne peut aller au-delà des conclusions des
parties (art. 107 al. 1 LTF). Il fonde son raisonnement sur les faits retenus
par l'autorité précédente (art. 105 al. 1 LTF) sauf s'ils ont été établis de
façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95 LTF
(art. 105 al. 2 LTF). La partie recourante qui entend s'écarter des faits
constatés doit expliquer de manière circonstanciée en quoi les conditions de l'
art. 105 al. 2 LTF sont réalisées, sinon un état de fait divergent ne peut être
pris en considération (art. 97 al. 1 LTF). 
 
3.   
Le litige porte sur le droit du recourant à la prise en charge par la
caisse-maladie intimée des frais de l'intervention chirurgicale réalisée en
France par le docteur C.________. Il est constant - et l'assuré ne remet pas en
cause les considérations y relatives des premiers juges, auxquelles il convient
de renvoyer - que les conditions de la prise en charge par l'assurance
obligatoire des soins d'un traitement médical effectué à l'étranger selon les 
art. 34 al. 2 LAMal et 36 al. 1 et 2 OAMal ne sont pas réalisées en l'espèce.
Par conséquent, l'assurance-maladie obligatoire n'a pas en principe à
rembourser les coûts du traitement en question. Du reste, le recourant ne se
prévaut pas non plus d'une application erronée par le tribunal cantonal des
règles du droit communautaire de la sécurité sociale; il n'y a pas lieu d'y
revenir. 
 
En revanche, au regard des motifs du recours dans lequel sont invoquées tour à
tour une promesse ou une assurance donnée, une déclaration erronée et une
violation du devoir de renseignement de la caisse-maladie intimée, il y a lieu
d'examiner si l'assuré peut se prévaloir du droit à la protection de la bonne
foi. 
 
4.   
Au préalable, le recourant invoque une violation du droit d'être entendu (art.
29 al. 2 Cst.) ainsi que de la maxime inquisitoire (art. 61 let. c LPGA). Il
fait plus précisément grief à la juridiction cantonale de n'avoir requis ni
l'édition de son dossier complet auprès de "la CSS" - le lot de pièces annoncé
par l'intimée dans sa réponse au recours cantonal n'ayant selon lui jamais été
produit - ni l'édition du "dossier concernant E.________", collaborateur auprès
du Groupe CSS, qui lui aurait donné un préavis positif de remboursement de
prestations dans le cadre d'une hospitalisation en Suisse. 
 
La violation du droit d'être entendu et du principe de la maxime inquisitoire
(ou, autrement dit, du devoir d'administrer les preuves nécessaires) dans le
sens invoqué par le recourant sont des questions qui n'ont pas de portée propre
par rapport au grief tiré d'une mauvaise appréciation des preuves (voir arrêts
9C_747/2015 du 12 mai 2016 consid. 3.2 et 8C_15/2009 du 11 janvier 2010 consid.
3.2, in SVR 2010 IV n° 42 p. 132). Le juge peut en effet renoncer à accomplir
certains actes d'instruction, sans que cela n'entraîne une violation du devoir
d'administrer les preuves nécessaires ou plus généralement une violation du
droit d'être entendu, s'il est convaincu, en se fondant sur une appréciation
consciencieuse des preuves (cf. ATF 125 V 351 consid. 3a p. 352), que certains
faits présentent un degré de vraisemblance prépondérante et que d'autres
mesures probatoires ne pourraient plus modifier cette appréciation (sur
l'appréciation anticipée des preuves en général: ATF 131 I 153 consid. 3 p.
157; 130 II 425 consid. 2 p. 428). Il s'agit par conséquent de griefs qu'il
convient d'examiner avec le fond du litige. 
 
5.  
 
5.1. Selon l'art. 27 LPGA, dans les limites de leur domaine de compétence, les
assureurs et les organes d'exécution des diverses assurances sociales sont
tenus de renseigner les personnes intéressées sur leurs droits et obligations
(al. 1). Chacun a le droit d'être conseillé, en principe gratuitement, sur ses
droits et obligations (al. 2). Le devoir de conseils de l'assureur social
comprend l'obligation de rendre la personne intéressée attentive au fait que
son comportement pourrait mettre en péril la réalisation de l'une des
conditions du droit aux prestations (ATF 131 V 472 consid. 4.3 p. 480). Les
conseils ou renseignements portent sur les faits que la personne qui a besoin
des conseils doit connaître pour pouvoir correctement user de ses droits et
obligations dans une situation concrète face à l'assureur-maladie. Le devoir de
conseils s'étend non seulement aux circonstances de fait déterminantes, mais
également aux circonstances de nature juridique. Son contenu dépend entièrement
de la situation concrète dans laquelle se trouve l'assuré, telle qu'elle est
reconnaissable pour l'administration (arrêt 8C_66/2009 du 7 septembre 2009
consid. 8.3, non publié in ATF 135 V 339; Meyer, Grundlagen, Begriff und
Grenzen der Beratungspflicht der Sozialversicherungsträger nach Art. 27 Abs. 2
ATSG, in Sozialversicherungsrechtstagung 2006, n° 35 p. 27).  
 
Le défaut de renseignement dans une situation où une obligation de renseigner
est prévue par la loi, ou lorsque les circonstances concrètes du cas
particulier auraient commandé une information de l'assureur, est assimilé à une
déclaration erronée de sa part qui peut, à certaines conditions, obliger
l'autorité à consentir à un administré un avantage auquel il n'aurait pu
prétendre, en vertu du principe de la protection de la bonne foi découlant de
l'art. 9 Cst. (ATF 131 V 472 consid. 5 p. 480). Selon la jurisprudence, un
renseignement ou une décision erronés de l'administration peuvent obliger
celle-ci à consentir à un administré un avantage contraire à la réglementation
en vigueur, à condition que (a) l'autorité soit intervenue dans une situation
concrète à l'égard de personnes déterminées, (b) qu'elle ait agi ou soit censée
avoir agi dans les limites de ses compétences et (c) que l'administré n'ait pas
pu se rendre compte immédiatement ("ohne weiteres") de l'inexactitude du
renseignement obtenu. Il faut encore qu'il se soit fondé sur les assurances ou
le comportement dont il se prévaut pour (d) prendre des dispositions auxquelles
il ne saurait renoncer sans subir de préjudice, et (e) que la réglementation
n'ait pas changé depuis le moment où l'assurance a été donnée (ATF 131 II 627
consid. 6.1 p. 636 s. et les références citées). Ces principes s'appliquent par
analogie au défaut de renseignement, la condition (c) devant toutefois être
formulée de la façon suivante: que l'administré n'ait pas eu connaissance du
contenu du renseignement omis ou que ce contenu était tellement évident qu'il
n'avait pas à s'attendre à une autre information (ATF 131 V 472 consid. 5 p.
480). 
 
5.2. C'est en vain tout d'abord que le recourant allègue avoir décidé de se
faire opérer en France en se fondant sur une promesse orale de l'intimée de
prendre en charge les frais y relatifs. Le fait que B.________ lui aurait
oralement indiqué lors d'un entretien téléphonique du 13 octobre 2014 qu'à son
avis les frais lui seraient remboursés importe peu. En effet, l'assuré s'est
adressé par courriel du même jour à B.________, faisant référence à leur
conversation téléphonique sans pourtant mentionner une quelconque promesse que
ce dernier lui aurait faite quant au remboursement des frais, et demandant
expressément l'accord de l'assurance-maladie quant à la prise en charge d'une
indemnité forfaitaire pour les opérations proposées par le docteur C.________
établi en France. Par ailleurs, selon les termes employés dans son courriel
("il s'agirait de deux opérations distinctes, pratiquées à quelques semaines
d'intervalles"), les interventions dont il est question n'avaient à ce
moment-là manifestement pas encore eu lieu. En réponse à sa demande, D.________
a fait savoir à l'assuré par courriel du 21 octobre 2014 que les conditions
prévues à l'art. 36 OAMal n'étaient pas remplies. Le recourant a donc été
informé, en temps utile, de l'absence de prise en charge. Il n'avait alors pas
encore subi l'opération - dont il n'a au demeurant jamais indiqué la date tout
au long de la procédure - ni partant pris des dispositions auxquelles il
n'aurait pas pu renoncer. Il ne s'est pas trouvé, contrairement à ce qu'il
invoque, devant le fait accompli. On ne peut dès lors reprocher à la
caisse-maladie intimée de ne pas l'avoir informé correctement ou d'avoir créé
une attente légitime à son égard.  
 
Une telle attente ou assurance ne peut pas non plus être déduite de
l'argumentation du recourant selon laquelle d'autres frais d'hospitalisation
dans un hôpital de Zurich lui avaient déjà été remboursés auparavant après un
premier refus de la part de "la CSS". D'une part, les conditions de
remboursement applicables étaient évidemment différentes de celles en cause en
relation avec un séjour médical à l'étranger. Par ailleurs, le fait qu'après
l'intervention de l'un des collaborateurs (E.________), la caisse-maladie
intimée ou une autre assurance aurait changé d'avis après un premier refus ne
permet pas d'établir la vraisemblance d'une promesse de prise en charge pour
des prestations futures. Celle-ci ne résulte pas non plus de prétendues
"négociations précontractuelles" puisque l'étendue de la prise en charge des
prestations par l'assurance-maladie obligatoire a été confirmée dans les
polices d'assurance régulièrement envoyées à l'assuré par la caisse-maladie et
découle par ailleurs des dispositions de la LAMal. 
 
Au vu de ce qui précède, dans la mesure où la caisse-maladie intimée a réagi
sans délai et de manière claire et complète à la demande de l'assuré, elle n'a
pas violé son devoir de conseil, ni donné ou fait une information ou une
promesse erronées. Le recourant ne peut pas se prévaloir du principe de la
bonne foi. 
 
5.3. Finalement, au vu des pièces à disposition des premiers juges, en
particulier des documents produits par la caisse-maladie intimée - à l'inverse
de ce que prétend de façon quasi téméraire l'assuré (cf. bordereau de pièces
accompagné d'un lot de dix-huit pièces annexé à la réponse de la caisse-maladie
intimée au recours cantonal de l'assuré) -, d'autres moyens de preuves tels que
le "dossier complet" du recourant ou celui "concernant E.________" n'étaient
pas utiles pour forger la conviction du tribunal cantonal. Même à supposer que
ces moyens auraient permis de démontrer l'existence d'une promesse antérieure
au courriel du 21 octobre 2014, ils n'auraient pas mené à un résultat différent
de celui auquel la juridiction cantonale est parvenue, compte tenu de la
réponse claire donnée au recourant à cette date. L'appréciation (anticipée des
preuves) à laquelle celle-ci a procédé est dès lors dénuée d'arbitraire.  
 
5.4. Il résulte de ce qui précède que le recours est en tous points mal fondé.
 
 
6.   
Vu l'issue du litige, les frais judiciaires sont mis à la charge du recourant
(art. 66 al. 1 première phrase LTF). 
 
 
 Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :  
 
1.   
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable. 
 
2.   
Les frais judiciaires, arrêtés à 500 fr., sont mis à la charge du recourant. 
 
3.   
Le présent arrêt est communiqué aux parties, au Tribunal cantonal du Valais,
Cour des assurances sociales, et à l'Office fédéral de la santé publique. 
 
 
Lucerne, le 22 août 2017 
 
Au nom de la IIe Cour de droit social 
du Tribunal fédéral suisse 
 
La Présidente : Pfiffner 
 
La Greffière : Flury 

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