Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

Strafrechtliche Abteilung, Beschwerde in Strafsachen 6B.878/2014
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Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

[8frIR2ALAGK1]     
{T 0/2}
                   
6B_878/2014

Arrêt du 21 avril 2015

Cour de droit pénal

Composition
MM et Mme. les Juges fédéraux Denys, Président,
Rüedi et Jametti.
Greffière : Mme Cherpillod.

Participants à la procédure
X.________,
représenté par Me Jean Lob, avocat,
recourant,

contre

Ministère public central du canton de Vaud, avenue de Longemalle 1, 1020 Renens
VD,
intimé.

Objet
Entrave à l'action d'un fonctionnaire (art. 29 RGP/Lausanne),

recours contre le jugement du Président de la Cour d'appel pénale du Tribunal
cantonal du canton de Vaud du 30 juillet 2014.

Faits :

A. 
Le 7 février 2013, l'attention de policiers en patrouille a été attirée par un
homme, porteur de deux pancartes, qui interpellait des passants sur la place
Saint-François à Lausanne. Lorsque les agents ont procédé à son contrôle, il
n'avait plus ces pancartes. Il s'est montré d'entrée oppositionnel envers les
policiers et n'a cessé d'élever la voix malgré les nombreuses sommations des
agents. Après discussion, il a accepté de présenter sa carte d'identité et a
été identifié en la personne de X.________. Il a refusé de donner connaissance
du contenu des pancartes aux agents. Au terme du contrôle, il a crié de plus en
plus fort, notamment lorsque les policiers ont regagné leur véhicule. Son
comportement a attiré l'attention de nombreux passants.

B. 
X.________ a fait opposition aux deux ordonnances successives le sanctionnant
pour trouble à la tranquillité et à l'ordre publics (art. 26 du règlement
général de la police de la commune de Lausanne du 27 novembre 2001; RGP/
Lausanne).
Par jugement du 17 septembre 2013, le Tribunal de police de l'arrondissement de
Lausanne a confirmé cette condamnation et prononcé une amende de 120 fr., la
peine de substitution étant fixée, en cas de défaut de paiement fautif, à deux
jours.
Par jugement du 29 octobre 2013, le Président de la Cour d'appel pénale du
Tribunal cantonal du canton de Vaud a rejeté l'appel formé par X.________ et
confirmé le jugement du 17 septembre 2013.
Par arrêt du 12 juin 2014 (réf. 6B_1228/2013), le Tribunal fédéral a jugé
irrecevables les griefs soulevés par X.________ dans son recours en matière
pénale contre les constatations de fait de l'autorité précédente et contre
l'appréciation cantonale que son comportement contrevenait à l'art. 26 RGP/
Lausanne (consid. 3.2 et 4.2). Il a cependant constaté que cette disposition ne
prévoyait aucune sanction pénale en cas de violation et que les autorités
cantonales n'avaient mentionné aucune autre disposition qui serait le fondement
d'une sanction pénale en cas de non-respect de l'art. 26 RGP/Lausanne. Eu égard
au principe nulla poena sine lege, les autorités précédentes ne pouvaient pas
prononcer, respectivement confirmer l'amende ordonnée en se basant sur cette
seule disposition de droit matériel. Le Tribunal fédéral a dès lors admis le
recours, annulé le jugement du 29 octobre 2013 et renvoyé la cause à l'autorité
cantonale afin qu'elle examine, en garantissant les droits de la défense, si
une base légale suffisante permettait de prononcer à l'encontre du recourant
l'amende litigieuse (consid. 4.3).

C. 
Par courrier du 30 juin 2014, le Président de la Cour d'appel pénale du
Tribunal cantonal vaudois a précisé l'accusation en application de l'art. 344
CPP en ce sens que la contravention reprochée à X.________ est celle prévue à
l'art. 29 RGP/Lausanne, avec la sanction définie à l'art. 25 al. 1 de la loi
vaudoise du 19 mai 2009 sur les contraventions (LContr; RS/VD 312.11). Les
parties ont pu se déterminer.
Par jugement du 30 juillet 2014, le Président de la Cour d'appel pénale du
Tribunal cantonal vaudois a rejeté l'appel formé par X.________. Il a rectifié
d'office le jugement du 17 septembre 2013 en ce sens qu'il est constaté que
X.________ s'est rendu coupable de contravention à l'art. 29 du RPG/Lausanne.
Pour le reste, le jugement précité a été maintenu.

D. 
X.________ forme un recours en matière pénale auprès du Tribunal fédéral contre
le jugement du 30 juillet 2014. Il conclut à sa réforme en ce sens qu'il est
libéré de toute peine et de tous frais et qu'il lui est alloué une indemnité de
2'000 fr. pour les dépenses occasionnées par l'exercice raisonnable de ses
droits de procédure. Subsidiairement, il requiert d'être exempté de toute peine
et de tous frais. Plus subsidiairement, il sollicite l'annulation du jugement
entrepris et le renvoi de la cause à la juridiction cantonale pour nouvelle
instruction. Il demande l'effet suspensif.

Considérant en droit :

1. 
La condamnation litigieuse a été prononcée sur la base d'une disposition
communale. Sauf dans les cas cités expressément à l'art. 95 LTF, la violation
du droit cantonal ou communal, y compris du droit fédéral appliqué à titre de
droit cantonal ou communal supplétif, ne constitue pas un motif de recours en
tant que tel. La partie recourante peut uniquement se plaindre que
l'application de ce droit par l'autorité précédente consacre une violation du
droit fédéral au sens de l'art. 95 let. a LTF, en particulier qu'elle est
arbitraire (ATF 138 V 67 consid. 2.2 p. 69; sur la notion d'arbitraire, v. ATF
140 III 16 consid. 2.1 p. 18).
Le Tribunal fédéral n'examine la violation des droits fondamentaux que si ce
moyen est invoqué et motivé par le recourant (art. 106 al. 2 LTF), c'est-à-dire
s'il a été expressément soulevé et exposé de manière claire et détaillée (ATF
139 I 229 consid. 2.2 p. 232).

2. 
A la suite de l'arrêt de renvoi, l'autorité précédente a informé les parties
qu'elle entendait s'écarter de l'appréciation juridique portée par le ministère
public, sur la base de l'art. 344 CPP, applicable à la répression des
contraventions cantonales en vertu de l'art. 10 al. 1 LContr. Le recourant
était accusé non plus de violation de l'art. 26 RGP/Lausanne, mais de violation
de l'art. 29 RGP/Lausanne, avec la sanction définie à l'art. 25 al. 1 LContr.
L'autorité précédente a refusé d'ordonner les mesures d'instruction requises
par le recourant, invoquant l'art. 398 al. 4 CPP.

2.1. Le recourant se demande si la modification opérée est "compatible avec le
CPP". Il estime qu'elle aurait pour conséquence, compte tenu de la teneur de
l'art. 398 al. 4 CPP, de le déchoir du droit de présenter de nouvelles
allégations ou de nouvelles preuves, en l'occurrence l'audition de la
policière, et aboutirait donc à un déni de justice.
Ce faisant, le recourant se limite à formuler des généralités quant à des
dispositions du CPP, appliquées à titre de droit cantonal supplétif. Son
argumentation ne répond pas aux exigences de motivation posées par l'art. 106
al. 2 LTF. Elle est irrecevable.

2.2. Au demeurant, aux termes de l'art. 344 CPP, lorsque le tribunal entend
s'écarter de l'appréciation juridique que porte le ministère public sur l'état
de fait dans l'acte d'accusation, il en informe les parties présentes et les
invite à se prononcer. Cette disposition n'est applicable que si la
modification de la qualification juridique ne justifie pas de changement dans
la description des faits retenus dans l'acte d'accusation (arrêt 6B_702/2013 du
26 novembre 2013 consid. 1.1). Elle peut être invoquée par la juridiction
d'appel (arrêt 6B_702/2013 du 26 novembre 2013 consid. 1.2), même après un
arrêt de renvoi du Tribunal fédéral (arrêt 6B_1025/2014 du 9 février 2015
consid. 1.3 et références citées). En l'occurrence, l'autorité précédente a
jugé le recourant sur la base des mêmes faits que ceux retenus dans le jugement
du 17 septembre 2013 et a invité les parties à se prononcer sur la modification
de leur qualification juridique (jugement attaqué, p. 2-3) avant de rendre la
décision entreprise. L'application de l'art. 344 CPP, à titre de droit cantonal
supplétif, n'apparaît dès lors pas arbitraire. Le droit d'être entendu du
recourant a été respecté. L'arrêt de renvoi n'impliquait pas le droit de faire
administrer de nouvelles preuves.

3. 
Le recourant conteste avoir violé l'art. 29 RGP/Lausanne, qui sanctionne en
particulier celui qui entrave l'action d'un fonctionnaire, notamment d'un agent
de police, respectivement invoque que l'interprétation faite de cette
disposition par l'autorité précédente est contraire à la CEDH et plus
précisément à l'art. 10 CEDH.
Dès lors que le recourant fonde son argumentation sur des faits qui s'écartent
de ceux constatés dans le jugement entrepris, son moyen est irrecevable. Pour
le surplus, le recourant n'expose pas en quoi il était insoutenable, au vu des
faits retenus par l'autorité précédente (cf. supra let. A ), de considérer que
son comportement contrevenait à l'art. 29RGP/Lausanne. Son grief de violation
de l'art. 10 CEDH, insuffisamment motivé, est irrecevable.

4. 
Le recourant invoque l'art. 52 CP.

4.1. Cette disposition prévoit que l'autorité compétente renonce à poursuivre
l'auteur, à le renvoyer devant le juge ou à lui infliger une peine si sa
culpabilité et les conséquences de son acte sont peu importantes. L'importance
de la culpabilité et celle du résultat dans le cas particulier doivent être
évaluées par comparaison avec celle de la culpabilité et celle du résultat dans
les cas typiques de faits punissables revêtant la même qualification (ATF 138
IV 13 consid. 9 p. 28).

4.2. La pièce produite à l'appui de ce grief est irrecevable (art. 99 al. 1
LTF). Au demeurant, l'affaire relatée dans cet article de presse - qui ne
constitue pas de la jurisprudence (recours, p. 4 ch. 5) -, n'est comparable à
la présente cause ni quant au comportement constaté, ni quant à sa
qualification juridique.

4.3. Le recourant ne dit pas en quoi l'art. 52 CP serait applicable s'agissant
d'une cause régie par le droit cantonal, respectivement communal. Quoi qu'il en
soit, il résulte du jugement entrepris que lors de son interpellation par la
police le recourant s'est montré d'entrée oppositionnel. Il n'a cessé d'élever
la voix et de nombreuses sommations ont été nécessaires avant qu'il n'accepte
de présenter sa carte d'identité. Au vu des cas typiques tombant sous le coup
de l'art. 29 RGP/Lausanne, le comportement du recourant ne remplit pas les
conditions posées par l'art. 52 CP. Cette disposition n'est pas applicable ici.

5. 
Le recours doit être rejeté dans la mesure où il est recevable, aux frais du
recourant qui succombe (art. 66 al. 1 LTF).
La cause étant jugée, la requête d'effet suspensif est sans objet.

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :

1. 
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.

2. 
Les frais judiciaires, arrêtés à 2'000 fr., sont mis à la charge du recourant.

3. 
Le présent arrêt est communiqué aux parties et au Président de la Cour d'appel
pénale du Tribunal cantonal du canton de Vaud.

Lausanne, le 21 avril 2015

Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse

Le Président : Denys

La Greffière : Cherpillod

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