Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

II. Zivilrechtliche Abteilung, Beschwerde in Zivilsachen 5A.918/2014
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Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

[8frIR2ALAGK1]     
{T 0/2}
                   
5A_918/2014

Arrêt du 17 juin 2015

IIe Cour de droit civil

Composition
MM. les Juges fédéraux von Werdt, Président,
Marazzi, Herrmann, Schöbi et Bovey.
Greffière : Mme Jordan.

Participants à la procédure
A.A.________, représentée par Me Dante Canonica, avocat,
recourante,

contre

B.A.________, représenté par Me Benoît Chapuis et
Me Daniel Tunik, avocats,
intimé.

Objet
Devoir de renseigner selon l'art. 170 CC,

recours contre l'arrêt de la Cour de justice du canton de Genève, Chambre
civile, du 17 octobre 2014.

Faits :

A.
A.A.________, née en 1952, et B.A.________, né en 1956, se sont mariés le 13
décembre 1989. Ils ont eu quatre enfants, aujourd'hui majeurs.
Par acte notarié du 27 novembre 1990, les époux ont soumis leur union au régime
de la séparation de biens.
Ils vivent séparés depuis le printemps 2011.

B.
Le 17 décembre 2013, A.A.________ a formé une requête en reddition de comptes,
fondée sur les art. 170 al. 2 CC et 271 let. d CPC, tendant à ce que son époux
soit condamné, sous la menace de la peine prévue à l'art. 292 CP, à rendre les
comptes définitifs, détaillés et complets concernant l'intégralité de ses
actifs quels que soient leur nature et leur lieu de situation et à produire
divers documents dont elle a donné la liste.
Par jugement du 16 juin 2014, le Tribunal de première instance du canton de
Genève a déclaré que la demande était devenue sans objet du fait de
l'introduction par le mari d'une action en divorce le 2 avril 2014.
Statuant le 17 octobre 2014 sur l'appel de l'épouse, la Chambre civile de la
Cour de justice a réformé ce jugement en ce sens qu'elle a déclaré recevable la
requête en reddition de comptes de A.A.________ en tant qu'elle tendait à
obtenir des documents en lien avec sa prétention en versement d'une
contribution d'entretien, l'a déclarée irrecevable pour le surplus et a
condamné le mari à remettre un récapitulatif, pièces justificatives à l'appui,
de l'ensemble des dépenses du ménage pendant les cinq années ayant précédé la
séparation, soit, notamment, les dépenses courantes, les frais d'entretien des
propriétés (en particulier celles de C.________ et de D.________), les coûts
afférents aux chevaux et aux employés de maison et les dépenses liées aux
vacances de la famille. Elle a confirmé le prononcé pour le surplus et débouté
les parties de toutes autres conclusions.

C.
A.A.________ exerce un recours en matière civile au Tribunal fédéral. Elle
conclut à l'annulation de l'arrêt cantonal en tant qu'il déclare irrecevables
les conclusions relatives à l'obtention de documents qui ne seraient pas en
relation avec la fixation d'une contribution d'entretien et à sa confirmation
pour le surplus. Elle demande plus particulièrement que son époux soit
condamné, sous la menace de la peine prévue à l'art. 292 CP, à rendre les
comptes définitifs, détaillés et complets concernant l'intégralité de ses
actifs quels que soient leur nature et leur lieu de situation et à produire les
renseignements et documents suivants: une copie des déclarations fiscales des
époux et des taxations y relatives pour les cinq dernières années, y compris
les pièces justificatives, le listing des comptes bancaires en Suisse et à
l'étranger dont il est titulaire ou ayant droit économique, que ce soit auprès
de E.________, l'une de ses filiales à travers le monde ou auprès d'un autre
établissement bancaire, la copie des relevés bancaires de ces comptes pour les
trois dernières années, une déclaration d'intégralité de chacune des banques
dans lesquelles il est titulaire ou ayant droit économique d'une relation, les
relevés de ses cartes de crédit auprès de VISA, Mastercard et Amex pour les
trois dernières années, le détail de ses participations dans la société en
commandite E.________ et ses sociétés apparentées, que ce soit en Suisse, en
Amérique du Nord, au Moyen-Orient ou en Asie, un récapitulatif de ses revenus
perçus du fait de ces participations pour les cinq dernières années, les états
financiers consolidés de la société en commandite E.________, la participation
qu'il détient dans le groupe E.________, un récapitulatif de ses biens
immobiliers sis en Suisse et à l'étranger. Subsidiairement, elle requiert le
renvoi pour nouvelle décision dans le sens des considérants.
L'intimé propose principalement l'irrecevabilité du recours et, subsidiairement
son rejet, dans la mesure de sa recevabilité. L'autorité cantonale se réfère à
son arrêt. Les réponses ont été communiquées à la recourante qui n'a pas
répliqué.

Considérant en droit :

1.
La Chambre civile de la Cour de justice a statué, sur recours, en dernière
instance cantonale (art. 75 al. 1 LTF) sur une demande de renseignements fondée
sur l'art. 170 CC qui a fait l'objet d'une action indépendante. Il s'agit d'une
décision finale (art. 90 LTF) rendue en matière civile (art. 72 al. 1 LTF) dans
une contestation de nature pécuniaire dont le demandeur est toutefois dispensé
d'en chiffrer exactement la valeur litigieuse (cf. sous l'empire de l'OJ: ATF
127 III 396 consid. 1b/cc p. 398 et les références; arrêts 5A_635/2013 du 28
juillet 2014 consid. 1.2; 5A_262/2010 du 31 mai 2012 consid. 1.2; 5A_810/2008
du 5 mai 2009 consid. 1.2; 5C.157/2003 du 22 janvier 2004 consid. 3.1 publié in
SJ 2004 I p. 477), au demeurant manifestement atteinte en l'espèce. Déboutée
partiellement de ses chefs de conclusions, la recourante, qui a pris part à la
procédure devant l'autorité précédente, est particulièrement touchée par la
décision attaquée et a un intérêt digne de protection à son annulation ou à sa
modification (art. 76 al. 1 LTF). Le recours a par ailleurs été interjeté en
temps utile (art. 100 al. 1 LTF).

2.
Saisi d'un recours en matière civile, le Tribunal fédéral applique le droit
d'office (art. 106 al. 1 LTF). Il n'est donc limité ni par les arguments
soulevés dans le recours, ni par la motivation retenue par l'autorité
précédente; il peut admettre un recours pour d'autres motifs que ceux qui ont
été invoqués et le rejeter en adoptant une argumentation différente de celle de
l'autorité précédente (ATF 135 III 397 consid. 1.4 p. 400 et la référence).

3.
La recourante reproche à la Cour de justice d'avoir omis ou constaté de façon
arbitraire certains faits.

3.1. Saisi d'un recours en matière civile, le Tribunal fédéral statue sur la
base des faits établis par l'autorité précédente (art. 105 al. 1 LTF). Il ne
peut s'en écarter que si ces faits ont été constatés de façon manifestement
inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95 LTF (art. 105 al. 2
LTF), et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la
cause (art. 97 al. 1 LTF). Le recourant qui entend se plaindre d'un
établissement manifestement inexact - c'est-à-dire arbitraire (art. 9 Cst.; ATF
137 I 58 consid. 4.1.2 p. 62; 137 III 226 consid. 4.2 p. 234; 136 II 304
consid. 2.4 p. 313/314) - des faits doit satisfaire au principe d'allégation:
il doit démontrer, par une argumentation précise, en quoi consiste la violation
(art. 106 al. 2 LTF; ATF 134 I 83 consid. 3.2 p. 88; 133 II 249 consid. 1.4.2
p. 254). Les critiques de nature appellatoire sont irrecevables (ATF 137 II 353
consid. 5.1 p. 356; 136 II 101 consid. 3 p. 104 et les arrêts cités).

3.2. La recourante fait plus particulièrement grief à la Chambre civile de ne
pas avoir constaté que le divorce des parties fait l'objet de pourparlers
transactionnels, que l'administration fiscale a refusé de lui transmettre les
déclarations fiscales et bordereaux de taxation pour les cinq années précédant
la séparation et que la contribution mensuelle de 50'000 fr. proposée par son
mari n'est pas suffisante. Elle affirme en outre qu'il est inexact de retenir
que l'intimé dispose de ressources suffisant à couvrir l'ensemble de ses
charges, dès lors que la contribution d'entretien n'a pas encore été arrêtée et
que son époux n'a pas établi ses revenus et sa fortune. Ces critiques ne sont
toutefois qu'une suite d'affirmations péremptoires et appellatoires qui ne
répondent pas aux exigences de motivation ou qui ne démontrent pas en quoi la
correction du vice influerait sur l'issue de la cause. Partant, elles sont
irrecevables.

4.
La recourante soutient que la Cour de justice a violé les art. 170 al. 2 et 125
CC en condamnant son époux à ne remettre que le récapitulatif des dépenses du
ménage, pièces justificatives à l'appui, pour les cinq années précédant la
séparation et en lui déniant le droit d'être renseignée sur la situation
financière complète de son époux, en particulier sur ses revenus et sa fortune.

4.1. L'autorité cantonale a considéré que l'épouse n'avait rendu vraisemblable
un intérêt digne de protection à obtenir les renseignements selon l'art. 170 CC
qu'en ce qui concernait les documents en relation avec la fixation d'une
contribution d'entretien et que sa requête n'était ainsi recevable que dans
cette mesure.
Elle a ensuite jugé que, selon l'art. 125 CC, l'épouse pourrait prétendre à
conserver son train de vie antérieur - lequel constitue la limite supérieure du
droit à l'entretien -, ce qui impliquerait que l'on se fonde sur les dépenses
indispensables à son maintien, dépenses qu'il incomberait à la crédirentière de
préciser et de rendre vraisemblables. Retenant qu'en l'espèce, le niveau de vie
des conjoints était élevé et que le mari admettait que sa femme puisse le
conserver, elle a exposé qu'il appartiendrait à cette dernière d'établir la
liste des charges nécessaires à son maintien et qu'à cet effet, elle devait
pouvoir disposer des factures que détenait son conjoint. Elle a ainsi condamné
l'époux à remettre un récapitulatif, pièces justificatives à l'appui, de
l'ensemble des dépenses du ménage pendant les cinq années ayant précédé la
séparation, soit, notamment, les dépenses courantes, les frais d'entretien des
propriétés (en particulier celles de C.________ et de D.________), les coûts
afférents aux chevaux et aux employés de maison et les dépenses liées aux
vacances de la famille. Elle a par ailleurs considéré que l'épouse n'aurait pas
à prouver l'état des actifs de son époux, dans la mesure où celui-ci
reconnaissait bénéficier en l'état de revenus suffisants pour couvrir
l'ensemble des charges. Elle en a conclu que la requérante ne bénéficiait pas
d'un intérêt digne de protection à obtenir la production des autres documents
dont elle avait dressé la liste et qui visaient exclusivement à connaître les
actifs du mari.

4.2. Selon l'art. 170 CC, chaque époux peut demander à son conjoint qu'il le
renseigne sur ses revenus, ses biens et ses dettes (al. 1). Le juge peut
astreindre le conjoint du requérant ou des tiers à fournir les renseignements
utiles et à produire les pièces nécessaires (al. 2).

4.2.1. Ce droit aux renseignements et pièces est un droit matériel que l'époux
peut faire valoir préjudiciellement, soit dans sa demande en divorce, à l'appui
d'une prétention au fond (liquidation du régime matrimonial ou fixation des
contributions d'entretien après divorce), soit dans sa requête de mesures
protectrices ou de mesures provisionnelles pour la durée de la procédure de
divorce, à l'appui des mesures sollicitées. Ainsi qu'il en a été en l'espèce,
iI peut aussi être invoqué à titre principal, dans une procédure indépendante
(arrêts 5A_421/2013 du 19 août 2013 consid. 1.2.1 résumé in FamPra.ch 2013 p.
1032; 5A_768/2012 du 17 mai 2013 consid. 4.1 et les arrêts cités) soumise à la
procédure sommaire depuis l'entrée en vigueur du CPC (art. 271 let. d CPC;
arrêt 5A_768/2012 du 17 mai 2013 consid. 4.2 publié à la SJ 2014 I p. 27, qui
laisse ouverte la question de savoir si la procédure de protection dans les cas
clairs, soumise à la procédure sommaire [art. 257 al. 1 CPC], peut coexister
parallèlement à la procédure sommaire ordinaire de l'art. 271 let. d CPC).

4.2.2. Le devoir de renseignements peut être imposé par le juge pour autant que
le requérant rende vraisemblable l'existence d'un intérêt digne de protection
(cf. ATF 132 III 291 consid. 4.2 p. 301 et les références; DESCHENAUX/STEINAUER
/BADDELEY, Les effets du mariage, 2 ^e éd., 2009, n ^o 275, p. 176 et la note;
arrêt 5C.276/2005 du 14 février 2006 consid. 2.1; cf. aussi: arrêt 5C.123/2006
du 29 mars 2007 consid. 4.1 publié in FamPra.ch 2007 p. 669). Cette exigence
découle de l'art. 170 al. 2 CC qui limite le devoir du conjoint requis à la
fourniture des renseignements utiles et à la production des pièces nécessaires.
Un intérêt digne de protection existe notamment lorsque des considérations
tenant à l'entretien ou au partage du patrimoine de l'époux requis peuvent être
invoquées ( DESCHENAUX/STEINAUER/ BADDELEY, op. cit., ibidem). Les demandes de
renseignements chicanières ou manifestant une pure curiosité sont exclues (ATF
132 III 291 précité; arrêt 5C.276/2005 du 14 février 2006 consid. 2.1 et les
références).
En l'espèce, l'autorité cantonale a retenu que la requérante n'avait rendu
vraisemblable un tel intérêt qu'en ce qui concernait une éventuelle prétention
à son entretien, les époux étant pour le surplus soumis au régime de la
séparation de biens et que, partant, la requête n'était recevable que dans
cette mesure (supra, consid. 4.1). En dépit de son chef de conclusions en
annulation de l'arrêt cantonal sur ce point, force est de relever que la
recourante ne fait valoir aucun grief à ce sujet dans son recours, lequel ne
porte de facto que sur l'objet et l'étendue du devoir de renseigner de l'intimé
en relation avec la contribution d'entretien (cf. infra).

4.2.3. Chaque époux peut demander à son conjoint qu'il le renseigne sur ses
revenus, ses biens et ses dettes (art. 170 al. 1 CC, sur chacun de ces objets:
DESCHENAUX/STEINAUER/BADDELEY, op. cit., n ^os 267 ss, p. 173). S'agissant de
l'étendue de ce droit, il comprend tous les renseignements utiles et les pièces
demandées nécessaires et adéquates pour permettre à l'époux requérant d'évaluer
la situation et, le cas échéant, de faire valoir ses prétentions (art. 170 al.
2 CC; cf. ATF 118 II 27 consid. 3a p. 28 s.; arrêts 5A_736/2007 du 20 mars 2008
consid. 2.2.1; 5C.276/2005 du 14 février 2006 consid. 2.1; DESCHENAUX/STEINAUER
/BADDELEY, op. cit., n ^o 271 p. 174). En l'occurrence, il s'agit pour la
recourante, de son droit à l'entretien à la suite de la séparation du couple.
L'étendue du droit aux renseignements s'apprécie selon les circonstances
données et le but des informations requises (cf. ATF 118 II 27 précité; arrêts
5A_736/2007 consid. 2.2.1; 5C.276/2005 consid. 2.1; DESCHENAUX/ STEINAUER/
BADDELEY, op. cit., n ^o 271 p. 174). Dans ce cadre, le juge procède à une
pesée des intérêts, entre celui du requérant à obtenir les renseignements et
celui de l'autre à ne pas les donner ( ROLAND KOKOTHEK, Die Auskunftspflicht
des Ehegatten nach Art. 170 ZGB, thèse Zurich, 2012, p. 70 ss, n ^os 141 ss et
p. 175/176 n ^o 395; cf. RVJ 2009 p. 256 consid. 5). Le Tribunal fédéral ne
revoit qu'avec retenue cette appréciation (cf. ATF 136 I 178 consid. 5.2 p.
180).
Selon la jurisprudence, en cas de situation économique favorable - ainsi qu'il
en va manifestement en l'espèce -, l'époux créancier peut prétendre à ce que la
pension soit fixée de façon telle que son train de vie antérieur, qui constitue
la limite supérieure du droit à l'entretien, soit maintenu (ATF 137 III 385
consid. 3.1 p. 386; 121 I 97 consid. 3b p. 100; arrêts 5A_440/2014 du 20
novembre 2014 consid. 4.2.1; 5A_304/2013 du 1 ^er novembre 2013 consid. 4.1
publié in SJ 2014 I p. 245; 5A_323/2012 du 8 août 2012 consid. 5.1 non publié
aux ATF 138 III 672 et les références; 5A_502/2010 du 25 juillet 2011 publié in
FamPra.ch 2011 p. 993; 5A_475/2011 du 12 décembre 2011 consid. 4.2; 5A_205/2010
du 12 juillet 2010 consid. 4.2.3). Dans ce cadre, il a le droit d'être
renseigné sur tous les éléments nécessaires à l'établissement de son train de
vie, dont le fardeau de la preuve lui incombe (ATF 115 II 424 consid. 2 p. 425;
arrêt 5A_661/2011 du 10 février 2012 consid. 4.2.1 in fine et les arrêts
cités).
Certes, ainsi que le soutient la recourante, le paiement de la contribution
d'entretien dépend aussi de la capacité contributive, ce qui pourrait justifier
un droit à ce qu'elle soit renseignée sur les revenus et biens de son conjoint.
Toutefois, force est de considérer que, à ce stade, cette limite n'entre pas en
ligne de compte dans le cas particulier. Refusant de chiffrer ses revenus, le
mari a en effet admis pouvoir et vouloir assurer le train de vie mené avant la
séparation, ne discutant que le niveau de celui-ci. Par ce refus et cet
engagement, il faut en conclure qu'il a d'ores et déjà renoncé à tirer argument
de sa capacité contributive. Dans un tel contexte et en l'état, l'épouse n'est
pas en mesure de faire valoir un intérêt à être renseignée sur les revenus et
les biens de son conjoint.
Vu ce qui précède, en limitant le droit aux renseignements de la recourante au
récapitulatif, pièces justificatives à l'appui, de l'ensemble des dépenses du
ménage pendant les cinq années ayant précédé la séparation, la Cour de justice
n'a pas violé le droit fédéral.

5.
Cela étant, le recours doit être rejeté dans la mesure de sa recevabilité. La
recourante, qui succombe, supportera les frais de la procédure (art. 66 al. 1
LTF) et versera des dépens à l'intimé qui a été invité à répondre (art. 68 al.
1 et 2 LTF).

 Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :

1. 
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.

2. 
Les frais judiciaires, arrêtés à 2'000 fr., sont mis à la charge de la
recourante.

3. 
Une indemnité de 3'000 fr., à payer à l'intimé à titre de dépens, est mise à la
charge de la recourante.

4. 
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour de justice du canton
de Genève, Chambre civile.

Lausanne, le 17 juin 2015

Au nom de la IIe Cour de droit civil
du Tribunal fédéral suisse

Le Président : von Werdt

La Greffière : Jordan

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