Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

Strafrechtliche Abteilung, Beschwerde in Strafsachen 6B.300/2013
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Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

[8frIR2ALAGK1]     
{T 0/2}
                   
6B_300/2013

Arrêt du 3 juin 2013

Cour de droit pénal

Composition
MM. les Juges fédéraux Mathys, Président,
Schneider et Denys.
Greffière: Mme Gehring.

Participants à la procédure
X.________,
recourant,

contre

Ministère public de la République et canton de Genève,
intimé.

Objet
exequatur,

recours contre l'arrêt de la Cour de justice du canton
de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision,
du 26 novembre 2012.

Faits:

A.
Statuant sur l'appel de X.________ à la suite du jugement du Tribunal
d'application des peines et mesures du canton de Genève du 30 mai 2012, la
Chambre pénale d'appel et de révision genevoise l'a rejeté par arrêt du 26
novembre 2012. Elle a ainsi prononcé l'exequatur de l'arrêt de la Cour d'appel
d'Amsterdam du 26 août 2008 condamnant X.________, pour infractions à la loi
sur les stupéfiants et à l'art. 225 du Code pénal néerlandais, à vingt mois
d'emprisonnement, sous déduction de la détention préventive, et a fixé le solde
de la peine à un an et quatorze jours.

B.
X.________ forme un recours en matière pénale au Tribunal fédéral contre
l'arrêt du 26 novembre 2012, concluant, sous suite de dépens, principalement à
sa réforme en ce sens que l'exequatur est refusée, subsidiairement à son
annulation. Il sollicite par ailleurs l'assistance judiciaire.

Considérant en droit:

1.
En vertu de l'art. 105 EIMP, la décision d'exequatur incombe au juge compétent
selon l'art. 32 CPP, qui statue sur l'exécution après avoir renseigné le
condamné sur la procédure et l'avoir entendu en présence de son mandataire.
L'art. 32 CPP définit une compétence à raison du lieu. L'autorité judiciaire
qui doit statuer correspond à l'autorité de recours du canton compétent (cf.
art. 55 al. 4 CPP; HORST SCHMITT, in Basler Kommentar, n° 5 ad art. 55 CPP;
 MOREILLON/PAREIN-REYMOND, Code de procédure pénale, n° 5 ad art. 55 CPP;
 NIKLAUS SCHMID, Schweizerische Strafprozessordnung, Praxiskommentar, n° 7 ad
art. 55 CPP). La décision rendue n'équivaut pas à une décision d'entraide au
sens étroit qui ne pourrait être soumise que restrictivement au Tribunal
fédéral (cf. art. 84 LTF). Il s'agit bien d'une décision d'exécution
susceptible d'un recours en matière pénale en vertu de l'art. 78 al. 2 let. b
LTF (cf. SCHMITT, op. cit., n° 6 ad art. 55 CPP; MOREILLON/
PAREIN-REYMOND, ibidem; SCHMID, ibidem). Dès lors que l'exequatur implique
d'examiner au regard des art. 94 ss EIMP certaines conditions relevant du droit
pénal interne, la compétence pour traiter le recours en matière pénale revient
à la Cour de droit pénal du Tribunal fédéral (art. 33 let. a RTF).
En l'espèce, l'autorité de recours du canton n'a pas statué en instance unique
comme spécifié ci-dessus mais le recourant a bénéficié d'une double instance
cantonale. Il n'en subit aucun préjudice. Contre la décision rendue en dernière
instance cantonale, un recours en matière pénale est ouvert.

2.
Invoquant une violation des art. 28 al. 5 et 103 EIMP, le recourant se plaint
de ce que la requête d'exequatur ait été formulée en anglais et non en
allemand, français ou italien.

Selon l'art. 28 al. 5 EIMP, les demandes et leurs annexes doivent être
présentées en allemand, en français ou en italien, ou accompagnées d'une
traduction dans une de ces trois langues. L'exigence d'une traduction
officielle vise non seulement à mettre l'autorité en situation de statuer sur
la demande en connaissance de cause, mais aussi et surtout à protéger les
droits de la personne visée par la requête, qui doit pouvoir être en mesure
d'en saisir exactement les tenants et les aboutissants, ainsi que la portée.
L'absence de traduction n'aboutit au refus de la requête que si cela empêche
l'autorité de traiter correctement la demande, porte atteinte aux droits de la
personne poursuivie ou participe d'un comportement abusif de la part de l'Etat
requérant (cf. arrêt 1A.248/2006 du 1er février 2007 consid. 2.2).

La cour cantonale a exposé que le recourant avait compris le sens et la portée
de l'entraide requise et qu'il n'avait pas été entravé dans ses droits de
défense (cf. arrêt attaqué consid. 3.2). Le recourant ne conteste pas cette
approche mais se borne à une contestation purement formelle. Dès lors que ses
droits de défense dans la procédure n'ont pas été lésés, c'est en vain qu'il se
prévaut d'une absence de traduction. Son grief est infondé.

3.
Se plaignant d'une violation de l'art. 103 let. a EIMP, le recourant relève
qu'aucune attestation valable du caractère exécutoire du jugement néerlandais
le condamnant n'a été produite.

L'art. 103 let. a EIMP prévoit que la demande doit être accompagnée de
l'original ou la copie officiellement certifiée conforme de la décision, avec
attestation de la force exécutoire. En l'occurrence, le dossier ne contient pas
d'attestation de la Cour d'appel d'Amsterdam quant au caractère exécutoire de
son arrêt du 26 août 2008. Toutefois, le Ministère néerlandais de la sécurité
et de la justice a fait état dans sa requête du caractère exécutoire de l'arrêt
précité, entré en force le 10 septembre 2008. La cour cantonale s'est référée à
cette déclaration en relevant que le recourant n'alléguait pas de son côté
avoir recouru contre cet arrêt devant une instance supérieure. Le recourant
n'oppose à cette argumentation qu'une approche purement formaliste. A défaut de
tout indice laissant supposer qu'une instance de recours avait été saisie, la
cour cantonale pouvait s'abstenir dans le cadre de l'administration des preuves
(cf. art. 106 al. 1 EIMP) de requérir la production d'une attestation de la
force exécutoire mais pouvait se contenter de la déclaration du Ministère
néerlandais. Le grief invoqué est infondé.

4.
En référence à l'art. 94 EIMP, le recourant invoque ses efforts de réinsertion
pour se sortir d'une dépendance aux stupéfiants, pour mener une vie honnête
basée sur le travail, et indique se poser la question de l'opportunité de
l'exécution en Suisse.

En se prévalant notamment de ses efforts de réinsertion, le recourant introduit
des faits non retenus dans l'arrêt attaqué, sans démontrer qu'ils auraient
arbitrairement été omis. Son grief ne contient pour le surplus aucune
motivation suffisante relative à l'application de l'art. 94 EIMP. Le recourant
ne formule ainsi aucun grief recevable au regard de l'art. 42 al. 2 LTF.

5.
Le recours doit être rejeté dans la mesure où il est recevable. Le recours
étant voué à l'échec, l'assistance judiciaire est refusée (art. 64 al. 1 LTF).
Le recourant devra donc supporter les frais (art. 66 al. 1 LTF), dont le
montant sera toutefois fixé en tenant compte de sa situation financière.

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce:

1.
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.

2.
La demande d'assistance judiciaire est rejetée.

3.
Les frais judiciaires, arrêtés à 800 fr., sont mis à la charge du recourant.

4.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour de justice du canton
de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision.

Lausanne, le 3 juin 2013

Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse

Le Président: Mathys

La Greffière: Gehring

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