Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

I. Öffentlich-rechtliche Abteilung, Beschwerde in öffentlich-rechtlichen Angelegenheiten 1C.371/2008
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Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

{T 0/2}
1C_371/2008 - svc

Arrêt du 2 septembre 2008
Ire Cour de droit public

Composition
MM. les Juges Féraud, Président,

Aemisegger et Eusebio.
Greffier: M. Kurz.

Parties
X.________,
recourant, représenté par Me Marc Bonnant, avocat,

contre

Juge d'instruction du canton de Genève, Palais de justice, case postale 3344,
1211 Genève 3,
intimé.

Objet
Entraide judiciaire internationale en matière pénale

à la France,

recours contre l'arrêt du Tribunal pénal fédéral,
IIe Cour des plaintes, du 14 août 2008.

Faits:

A.
Le 7 mars 2008, le Juge d'instruction du canton de Genève a décidé de
transmettre au Juge d'instruction auprès du Tribunal de grande instance de
Paris deux documents saisis en mains de l'avocat X.________. Cette transmission
intervient en exécution d'une demande d'entraide judiciaire formée par le
magistrat français, pour les besoins d'une procédure pénale pour blanchiment
d'argent mettant notamment en cause la société Z.________ (dont Me
X.________est l'un des dirigeants) et son bénéficiaire Y.________.

B.
Par arrêt du 14 août 2008, la IIe Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral a
rejeté le recours formé par Me X.________. La compétence répressive des
autorités françaises n'était pas douteuse: Y.________ avait résidé en France et
une partie des revenus occultes provenait de sociétés françaises. Les soupçons
de l'autorité requérante portaient sur d'importants transferts de fonds à
destination de Guernesey. Selon la Cellule française de lutte anti-blanchiment
(TRACFIN), Y.________ aurait servi d'intermédiaire entre des sociétés
françaises et des pays du Moyen-Orient. Même si un non-lieu avait été prononcé
en faveur de Y.________ dans une autre cause, l'exigence de double
incrimination était satisfaite; la demande n'avait pas de caractère
exploratoire. Les documents destinés à la transmission étaient une note et une
lettre de Me X.________ à des confrères; ayant trait à la gestion des actifs de
Z.________, ces documents relevaient d'une activité de type commercial et
n'étaient pas couverts par le secret professionnel.

C.
Me X.________ forme un recours en matière de droit public. Il conclut à
l'annulation de l'arrêt de la Cour des plaintes et de l'ordonnance de clôture
du 7 mars 2008, ainsi qu'au refus de l'entraide judiciaire; subsidiairement, il
demande le caviardage des pièces transmises.
Il n'a pas été demandé de réponse.

Considérant en droit:

1.
Selon l'art. 109 al. 1 LTF, la cour siège à trois juges lorsqu'elle refuse
d'entrer en matière sur un recours soumis à l'exigence de l'art. 84 LTF.

1.1 Selon cette disposition, le recours est recevable, à l'encontre d'un arrêt
du Tribunal pénal fédéral en matière d'entraide judiciaire internationale,
notamment si celui-ci a pour objet la transmission de renseignements concernant
le domaine secret. Il doit toutefois s'agir d'un cas particulièrement important
(al. 1). Un cas est particulièrement important "notamment lorsqu'il y a des
raisons de supposer que la procédure à l'étranger viole des principes
fondamentaux ou comporte d'autres vices graves" (al. 2). Selon l'art. 42 al. 2
LTF, c'est au recourant qu'il appartient de démontrer que ces conditions sont
réunies.

1.2 En l'occurrence, la décision de clôture porte bien sur la transmission de
documents concernant le domaine secret. Le recourant estime que la procédure
pénale française comporterait des vices graves: d'une part, les autorités
répressives ne seraient pas compétentes pour instruire à propos des actes de
blanchiment commis à l'étranger; d'autre part, la demande d'entraide serait
purement investigatoire, le magistrat requérant n'ayant d'autre but que la
recherche de l'origine des avoirs de Y.________.

1.3 En dépit des explications du recourant, le cas ne revêt aucune importance
particulière au regard de l'art. 84 LTF, dont il convient de rappeler que le
but est de limiter fortement l'accès au Tribunal fédéral dans le domaine de
l'entraide judiciaire, en ne permettant de recourir que dans un nombre limité
de cas jugés particulièrement importants (ATF 133 IV 125, 129, 131, 132).
La procédure pénale ouverte en France ne présente aucun caractère politique
particulier qui pourrait justifier une application de l'art. 3 al. 1 EIMP (ATF
133 IV 40 consid. 7.3). Le recourant, qui est domicilié en Suisse et n'est pas
visé par la procédure pénale française, n'est pas susceptible de pâtir des
vices qu'il allègue à ce propos; la question du défaut de compétence des
autorités répressives françaises pourra d'ailleurs, le cas échéant, être
soulevée par les personnes visées; la présentation d'une requête d'entraide
prétendument exploratoire ne constitue manifestement pas, du point de vue des
autorités répressives françaises, une violation de principes fondamentaux
assimilable à un défaut grave de la procédure. Quant aux objections soulevées
sur le fond, notamment quant au principe de la double incrimination et au droit
d'être entendu, elles ne suffisent évidemment pas à faire du présent cas une
affaire de principe.

2.
Le recours est par conséquent irrecevable. Conformément à l'art. 66 al. 1 LTF,
les frais judiciaires sont mis à la charge du recourant, qui succombe.

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce:

1.
Le recours est irrecevable.

2.
Les frais judiciaires, arrêtés à 2000 fr., sont mis à la charge du recourant.

3.
Le présent arrêt est communiqué aux parties, au Tribunal pénal fédéral, IIe
Cour des plaintes, et à l'Office fédéral de la justice, Unité Entraide
judiciaire.

Lausanne, le 2 septembre 2008

Au nom de la Ire Cour de droit public
du Tribunal fédéral suisse
Le Président: Le Greffier:

Féraud Kurz