Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

Strafrechtliche Abteilung, Beschwerde in Strafsachen 6B.593/2007
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6B_593/2007 /rod

Arrêt du 11 décembre 2007
Cour de droit pénal

MM. et Mme les Juges Schneider, Président, Wiprächtiger et Brahier
Franchetti, Juge suppléante.
Greffière: Mme Paquier-Boinay.

X. ________,
recourant, représenté par Me Stefan Disch, avocat,

contre

A.________,
intimée,
Ministère public du canton du Valais, Palais de Justice, case postale 2050,
1950 Sion 2,
intimé.

Viol; fixation de la peine; conclusions civiles,

recours contre le jugement du Tribunal cantonal du canton du Valais, Cour
pénale I, du 29 août 2007.

Faits:

A.
X. ________, né en 1968, est arrivé en Suisse vraisemblablement au début des
années nonante. Il semble qu'il n'ait jamais exercé d'activité lucrative
régulière. Il a épousé A.________ et un enfant est né de cette union en 1996.
A la suite de diverses condamnations en Suisse, X.________ fait l'objet d'une
décision d'expulsion jusqu'au 30 août 2012 et d'interdiction d'entrée en
Suisse jusqu'au 19 mars 2021. A la fin du mois d'août 2004, il était encore
incarcéré au pénitencier de Lenzburg.
Le 27 août 2004, A.________ a appelé la police pour l'informer que son époux
l'avait menacée par téléphone, qu'il serait libéré deux jours plus tard et
qu'elle avait peur. Le 31 août suivant, elle s'est rendue à la police pour
déclarer que, libéré le même jour, son mari l'avait à nouveau menacée et que,
malgré son expulsion, il reviendrait rapidement en Suisse notamment pour
enlever leur fils.

X. ________ est entré en Suisse le 9 septembre 2004. Le lendemain, peu après
minuit, il s'est présenté au domicile de son épouse et de leur fils à Sion.
Elle a refusé d'ouvrir la porte, laissant ses propres clefs dans la serrure
et a alerté la police. Une patrouille dépêchée sur place n'a pas pu
interpeller l'intéressé.
Le matin vers 9 h., A.________ a une nouvelle fois refusé d'ouvrir la porte à
son mari. Celui-ci a alors appelé son frère, qui est allé la trouver, seul.
Un peu plus tard, lorsque X.________ a à nouveau sonné à la porte, elle a dû
l'ouvrir en raison de la présence du frère de son mari. Une fois dans
l'appartement, X.________ a menacé de la tuer et d'enlever leur enfant si
elle ne l'aidait pas ou si elle le dénonçait. Il lui a demandé de le conduire
dans un appartement inoccupé à Siviez, dont elle détenait les clefs pour y
faire des nettoyages. Elle l'y a conduit, en compagnie de leur fils, en fin
de matinée.
Une fois à Siviez, les protagonistes se sont rendus, avec leur fils, dans
l'appartement en question, où ils ont mangé des pizzas achetées en route.
Après avoir mangé, les époux se sont retrouvés ensemble, nus, dans l'une des
salles de bains de l'appartement. L'enfant du couple étant venu voir ce que
faisaient ses parents, X.________ lui a demandé de retourner regarder la
télévision au salon. Après avoir placé le pullover de son épouse devant la
serrure de la porte pour éviter que l'enfant puisse les voir, il a assis
A.________ sur le lavabo et a entretenu avec elle une relation sexuelle, sans
préservatif. Elle avait ses règles et son mari a essuyé son sexe couvert de
sang avec un linge de la salle de bain, puis les époux se sont douchés et
rhabillés.
Ils sont ensuite descendus boire un café avec leur fils, ont discuté, puis
ont rejoint l'enfant sur une place de jeu avant de revenir prendre une
consommation dans le même café. A.________ est partie pour Sion non sans
avoir été contrainte de laisser son fils à Siviez, X.________ proférant des
menaces de mort si elle n'obtempérait pas ou faisait appel à la police.
A.________ avait une séance de physiothérapie. Ensuite, elle est partie
acheter des sandales pour son mari qui le lui avait demandé et s'est rendue à
son travail vers 17 h. Alors qu'elle avait laissé croire à son mari qu'elle
remonterait vers 20 h., elle a appelé son frère en fin d'après-midi pour lui
demander d'aller chercher son fils. Son frère s'est présenté à l'appartement
de Siviez vers 20 h. et, comme X.________ refusait de rendre l'enfant,
A.________ a fait appel à la police. X.________ l'a alors rappelée pour lui
dire qu'il laissait l'enfant dans une pizzeria de Siviez, ce qu'il a fait. Il
a été interpellé peu après.

X. ________ a toujours affirmé que son épouse avait librement consenti à la
relation sexuelle entretenue à Siviez. En procédure, il a été retenu que
A.________ avait vécu de nombreuses années dans la crainte de son époux,
auquel elle était totalement soumise, et qu'elle avait tenté une première
séparation en 1997, laquelle avait provoqué une montée de violence conjugale,
avant d'introduire plus récemment une demande en divorce en profitant d'une
des absences de son mari. Compte tenu des craintes qu'inspirait X.________ à
son épouse, du témoignage d'une amie de cette dernière à qui elle aurait
parlé du viol, d'un rapport du psychiatre de la victime, mentionnant que
l'examen clinique était compatible avec les dires de celle-ci, ainsi que de
l'analyse des déclarations de la victime, qui a souvent menti en procédure,
notamment en raison de la peur que lui inspirait son époux, mais dont les
déclarations sont constantes sur le point de savoir si elle avait consenti à
la relation sexuelle de Siviez, il a été admis que A.________ ne souhaitait
pas de relation sexuelle, qu'elle l'a manifesté clairement et qu'elle n'a
cédé qu'en raison de circonstances particulières, ce dont son mari était
conscient.

B.
Suite au relief accordé pour un premier jugement rendu par défaut, la juge I
des districts d'Hérens et Conthey a, par jugement du 15 février 2007, reconnu
X.________ coupable de contrainte, viol et rupture de ban et l'a condamné à
une peine privative de liberté de 23 mois et 25 jours, peine partiellement
complémentaire à celle infligée le 27 septembre 2004 par le Bezirkamt Aarau.
Elle l'a en outre condamné à verser à A.________ la somme de 10'000 fr. à
titre de réparation morale.

C.
Statuant le 29 août 2007 sur appel du condamné limité à sa condamnation pour
viol et à l'indemnité pour tort moral allouée à son épouse, le Tribunal
cantonal valaisan a confirmé le jugement de première instance.

D.
X.________ forme un recours en matière pénale contre cet arrêt. Invoquant
l'arbitraire dans l'appréciation de preuves et la violation du principe in
dubio pro reo ainsi que la violation de l'art. 190 CP, il conclut
principalement à la réforme de l'arrêt attaqué en ce sens qu'il est  libéré
de la prévention de viol, l'indemnité pour tort moral allouée à son épouse
étant diminuée, et subsidiairement à l'annulation de l'arrêt attaqué et au
renvoi de la cause à l'autorité cantonale. Il demande également à être mis au
bénéfice de l'assistance judiciaire.

Considérant en droit:

1.
Comme la décision attaquée a été rendue après l'entrée en vigueur, le 1er
janvier 2007, de la loi fédérale sur le Tribunal fédéral (LTF; RS 173.110),
le recours est régi par le nouveau droit (art. 132 al. 1 LTF).

1.1 Rendue en matière pénale (art. 78 al. 1 LTF) par une autorité cantonale
de dernière instance (art. 80 al. 1 LTF), la décision attaquée, qui met fin à
la procédure (art. 90 LTF), peut faire l'objet d'un recours en matière pénale
(art. 78 ss LTF). L'accusé, qui a succombé dans ses conclusions (art. 81 al.
1 let b LTF), a qualité pour recourir.

1.2 Le recours peut notamment être formé pour violation du droit fédéral
(art. 95 let. a LTF), qui englobe les droits constitutionnels. Le Tribunal
fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente (art.
105 al. 1 LTF), à moins que le recourant ne démontre que ces faits ont été
établis de façon manifestement inexacte, à savoir arbitraire au sens de
l'art. 9 Cst. (FF 2001 p. 4135), ou en violation du droit au sens de l'art.
95 LTF (art. 97 al. 1 LTF). Le Tribunal fédéral ne sanctionne une violation
de droits fondamentaux que si ce moyen est invoqué et motivé par le recourant
(art. 106 al. 2 LTF). Les exigences de motivation de l'acte de recours
correspondent à celles de l'art. 90 al. 1 let. b OJ (FF 2001 p. 4142).
Le Tribunal fédéral applique le droit d'office (art. 106 al. 1 LTF). Il n'est
donc limité ni par les arguments du recourant ni par la motivation de
l'autorité précédente. Toutefois, compte tenu de l'exigence de motivation
prévue à l'art. 42 al. 1 et 2 LTF, dont la sanction est l'irrecevabilité
(art. 108 al. 1 let. b LTF), il n'examine en principe que les griefs invoqués
et n'est dès lors pas tenu de traiter des questions qui ne sont plus
discutées devant lui. Il ne peut aller au-delà des conclusions des parties
(art. 107 al. 1 LTF).

2.
Le recourant reproche aux autorités cantonales une appréciation arbitraire
des preuves et une violation du principe « in dubio pro reo ».

2.1 La présomption d'innocence est garantie par les art. 32 al. 1 Cst. et 6
par. 2 CEDH, qui ont la même portée. Elle a pour corollaire le principe "in
dubio pro reo", qui concerne tant le fardeau de la preuve que l'appréciation
des preuves. En tant que règle de l'appréciation des preuves, elle signifie
que le juge ne peut se déclarer convaincu d'un état de fait défavorable à
l'accusé lorsqu'une appréciation objective de l'ensemble des éléments de
preuve laisse subsister un doute sérieux et insurmontable quant à l'existence
de cet état de fait (ATF 127 I 38 consid. 2a p. 41; 124 IV 86 consid. 2a p.
88; 120 Ia 31 consid. 2c p. 37). Le Tribunal fédéral ne revoit les
constatations de fait et l'appréciation des preuves que sous l'angle
restreint de l'arbitraire (ATF 127 I 38 consid. 2a p. 41; 124 I 208 consid. 4
p. 211; 120 Ia 31 consid. 2d p. 37 s.). Il examine en revanche librement la
question de savoir si, sur la base du résultat d'une appréciation non
arbitraire des preuves, le juge aurait dû éprouver un doute sérieux et
insurmontable quant à la culpabilité de l'accusé. Dans cet examen, il
s'impose toutefois une certaine retenue, le juge du fait, en vertu du
principe de l'immédiateté, étant mieux à même de résoudre cette question.

Selon la jurisprudence, l'arbitraire, prohibé par l'art. 9 Cst., ne résulte
pas du seul fait qu'une autre solution pourrait entrer en considération ou
même qu'elle serait préférable. Le Tribunal fédéral ne s'écarte de la
solution retenue en dernière instance cantonale que si elle est manifestement
insoutenable, méconnaît gravement une norme ou un principe juridique clair et
indiscuté ou si elle heurte de manière choquante le sentiment de la justice
ou de l'équité. Il ne suffit pas que la motivation de la décision soit
insoutenable. Il faut encore qu'elle soit arbitraire dans son résultat (ATF
132 I 13 consid. 5.1 p. 17; 131 I 217 consid. 2.1 p. 219,57 consid. 2 p. 61;
129 I 173 consid. 3.1 p. 178).

2.2 Le recourant prétend que compte tenu des incohérences dans les
déclarations de la victime et de son comportement et en l'absence d'autres
éléments propres à confirmer les faits dénoncés, l'autorité cantonale ne
pouvait pas sans arbitraire considérer les faits dénoncés comme suffisamment
établis et de nature à écarter tout doute.
Ainsi, selon lui, les déclarations de la victime ont varié sur le viol. Elle
a tout d'abord déclaré que le viol avait été commis le soir des faits, ce qui
n'était pas possible, pour finalement transformer la relation sexuelle du
début d'après-midi en viol. Durant la procédure, la victime s'est rétractée
par différents courriers envoyés à son mari et une lettre adressée au
Président de la Cour pénale I du Tribunal cantonal valaisan. Elle explique
les raisons pour lesquelles elle a décidé d'inventer ce viol et développe des
reproches à l'égard de son mari qui rendent, selon le recourant, ses
rétractations très crédibles, car ce ne sont pas les propos d'une femme qui a
peur, dans la mesure où elle continue de charger son mari et de dénoncer ses
comportements brutaux. De plus, c'est après avoir divorcé et obtenu la garde
de son fils qu'elle a écrit au Président de la Cour pénale I, parce que
rassurée sur la garde de son enfant, il lui était possible de rétablir la
vérité à ce moment-là.
Enfin, selon le recourant, le comportement de la victime après les faits ne
correspond pas à celui d'une femme victime de viol.
Ce faisant, le recourant n'invoque aucun élément de preuve que l'arrêt
attaqué aurait ignoré. Ce dernier fait état des variations dans les
déclarations de la victime, de ses rétractations, du contexte dans lequel
elles se sont opérées et du comportement de la victime après l'épisode en
question et notamment du fait qu'elle n'a pas parlé du viol tout de suite,
qu'il explique par les menaces que le recourant faisait planer sur son fils.
Il retient que les déclarations parfois contradictoires de la victime ne sont
pas de nature à renforcer sa crédibilité mais peuvent s'expliquer par le fait
qu'elle n'a cessé de craindre les réactions de son époux. L'autorité
cantonale relève par ailleurs que les déclarations de la victime sont de plus
corroborées par le témoignage d'une de ses amies qui l'aurait trouvée
complètement «shootée» aux médicaments deux ou trois jours après les faits et
à qui elle aurait parlé de ce viol, ce qui a encore été confirmé par le
psychiatre que la victime a consulté le 19 septembre 2004 et à qui elle
aurait parlé d'une agression de son mari et non seulement de craintes et de
menaces, ainsi que par le rapport médical du 27 septembre 2004, qui mentionne
des dermabrasions à l'épaule gauche et à la hanche gauche ainsi qu'un
érythème à l'épaule droite, aussi constatés dans le rapport de police, et qui
précise que l'examen clinique est compatible avec les dires de la victime.
Procédant à l'analyse des rétractations de la victime, l'arrêt attaqué admet
que si celle-ci s'est montrée parfois ambiguë, elle a toujours souligné
clairement qu'elle ne souhaitait pas entretenir de relation sexuelle avec son
mari le jour en question. Ainsi, les juges cantonaux ont retenu qu'en priant
son mari de garder ses distances, en refusant de s'asseoir à côté de lui sur
le canapé et en repoussant ses avances, en lui disant qu'elle était
indisposée, elle a clairement manifesté sa volonté de ne pas entretenir de
relation sexuelle avec lui et que compte tenu notamment des menaces sérieuses
proférées peu avant, de la pression constante que le recourant entretenait
sur elle, de la présence de leur fils à proximité, elle a finalement cédé par
résignation et que le recourant en était conscient.
Dans son grief, le recourant se contente d'opposer sa propre appréciation des
preuves à celle de l'autorité cantonale, sans aucunement démontrer en quoi
cette dernière serait arbitraire. Il ne démontre notamment pas en quoi
l'appréciation par l'autorité cantonale des déclarations contradictoires de
la victime, de ses rétractations ou encore de son comportement après les
faits serait insoutenable. Son grief ne répond par conséquent pas aux
exigences de motivation rappelées ci-dessus et il ne saurait être examiné.

3.
Le recourant invoque en outre une violation de l'art 190 CP.

3.1 Se rend coupable de viol, celui qui, notamment en usant de menace ou de
violence, en exerçant sur sa victime des pressions d'ordre psychique ou en la
mettant hors d'état de résister, aura contraint une personne de sexe féminin
à subir l'acte sexuel (art. 190 al. 1 CP). Il y a contrainte lorsque la
victime n'est pas consentante, que l'auteur le sait ou accepte cette
éventualité et qu'il passe outre en profitant de la situation ou en employant
un moyen efficace (ATF 122 IV 97 consid. 2b p. 100 et la jurisprudence
citée). L'auteur use de menace lorsque, par ses paroles ou son comportement,
il fait volontairement redouter à la victime la survenance d'un préjudice
sérieux pour l'amener à céder. Il fait usage de violence lorsqu'il emploie
volontairement la force physique sur la personne de la victime afin de la
faire céder. La mise hors d'état de résister englobe les cas où l'auteur,
pour parvenir à ses fins, rend la victime inconsciente, ce qui le dispense de
recourir à la menace ou à la violence pour agir sans le consentement de la
victime (ATF 122 IV 97 consid. 2b p. 100). Quant aux pressions d'ordre
psychique, elles visent les cas où l'auteur provoque chez la victime des
effets d'ordre psychique, tels que la surprise, la frayeur ou le sentiment
d'une situation sans espoir, propres à la faire céder (ATF 128 IV 106 consid.
3a/bb p. 111; 122 IV 97 consid. 2b p. 100 et les références citées). En cas
de pressions d'ordre psychique, il n'est toutefois pas nécessaire que la
victime ait été mise hors d'état de résister (ATF 124 IV 154 consid. 3b p.
158). Ainsi, une situation d'infériorité physique et de dépendance sociale et
émotionnelle peut suffire (ATF 126 IV 124 consid. 3b p. 129; 124 IV 154
consid. 3b et c p. 159 ss). De même un climat de psycho-terreur entre époux
peut, même sans violence, exercer une influence telle sur la volonté que la
victime estime, de manière compréhensible, qu'elle n'a pas de possibilité
réelle de résister (ATF 126 IV 124 consid. 3b et c p. 129 ss). Comme
l'indique l'adverbe "notamment", la liste des moyens de contrainte énumérés
par la loi n'est pas exhaustive (ATF 122 IV 97 consid. 2b p. 100 s. et les
références citées). Il faut toutefois que la victime ait été contrainte, ce
qui suppose un moyen efficace, c'est-à-dire que la victime ait été placée
dans une situation telle qu'il était possible d'accomplir l'acte sans tenir
compte de son refus. Il suffit en définitive que, selon les circonstances
concrètes, la soumission de la victime soit compréhensible (ATF 128 IV 106
consid. 3a/bb p. 111; 126 IV 124 consid. 3b p. 129; 124 IV 154 consid. 3b p.
159; 122 IV 97 consid. 2b p. 101).

3.2 Dans son argumentation, le recourant s'écarte des faits constatés, ce
qu'il n'est pas admis à faire (art. 105 al. 1 LTF), à moins qu'il ne démontre
que ces faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation
du droit au sens de l'art. 95 LTF (art. 97 al. 1 LTF). Encore faudrait-il que
ce moyen soit clairement invoqué et motivé par le recourant (art. 106 al. 2
LTF). Or, tel n'est pas le cas. Le recourant n'invoque dans cette partie de
son recours aucune violation de ses droits fondamentaux. Il se contente de
rediscuter les faits de manière appellatoire. Ainsi, il prétend qu'il n'est
pas établi que la victime ait refusé de manière compréhensible d'entretenir
une relation sexuelle avec lui, que les éléments retenus par l'arrêt cantonal
pour l'admettre ne sont pas suffisants, qu'il est possible que la victime ait
accepté la relation sexuelle pour des raisons tactiques, que c'est ce qu'elle
a d'ailleurs admis dans une de ses déclarations. Enfin il conteste avoir
perçu le refus de la victime. Faute de s'en être pris à ces faits par un
grief recevable, la prétendue violation de l'art. 190 CP qu'il invoque ne
peut être examinée que sur la base des constatations de la cour cantonale,
desquelles le recourant n'est pas admis à s'écarter.
Il ressort de celles-ci que la victime vivait depuis longtemps dans un climat
d'angoisse permanent entretenu par le recourant et ravivé par le retour en
Suisse de celui-ci. Le matin, il avait pu pénétrer chez la victime grâce à
son frère et a menacé de mort son épouse et son fils, contraignant la victime
à le conduire à Siviez et à lui remettre les clefs de l'appartement. C'est
dans ces circonstances et alors que leur fils se trouvait dans la pièce
voisine que le recourant, après l'avoir enfermée dans la salle de bain, a
placé son épouse sur le lavabo et lui a fait subir l'acte sexuel. Un peu plus
tard, il l'a encore contrainte à lui laisser leur fils en les menaçant à
nouveau. Dans ces circonstances, le recourant a profité d'un véritable climat
de terreur qu'il avait créé et de la situation de sujétion sans espoir dans
laquelle il avait mis son épouse pour lui faire subir l'acte sexuel contre sa
volonté et la soumission de cette dernière apparaît bien compréhensible.
De plus, il ressort clairement du jugement attaqué que la victime ne
souhaitait pas entretenir une relation sexuelle le jour en question, qu'elle
l'a manifesté clairement et qu'elle n'a cédé qu'en raison des circonstances
particulières décrites ci-dessus, ce dont le recourant était conscient. Par
conséquent, les éléments constitutifs tant objectifs que subjectif de
l'infraction étant réalisés, la condamnation du recourant ne viole pas le
droit fédéral.

4.
Le recours doit donc être rejeté dans la mesure où il est recevable. Comme il
apparaissait d'emblée dénué de chance de succès, la requête d'assistance
judiciaire ne peut qu'être rejetée et les frais judiciaires mis à la charge
du recourant, en tenant compte de sa situation financière. Il n'est pas
alloué d'indemnité à l'intimée qui n'est pas intervenue dans la procédure
devant le Tribunal fédéral.

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce:

1.
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.

2.
La requête d'assistance judiciaire est rejetée.

3.
Les frais judiciaires, arrêtés à 1600 francs, sont mis à la charge du
recourant.

4.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour pénale I du Tribunal
cantonal valaisan.

Lausanne, le 11 décembre 2007

Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse

Le Président: La Greffière:

Schneider Paquier-Boinay