Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

Strafrechtliche Abteilung, Beschwerde in Strafsachen 6B.581/2007
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6B_581/2007
6B_582/2007 /rod

Arrêt du 9 janvier 2008
Cour de droit pénal

MM. les Juges Schneider, Président,
Wiprächtiger et Ferrari.
Greffier: M. Vallat.

6B_581/2007
X.________,
recourant, représenté par Me Robert Assaël, avocat,
et Me Alain Macaluso, avocat

et

6B_582/2007
Y.________,
recourant, représenté par Me Jean-Marie Crettaz, avocat,

contre

Procureur général du canton de Genève,
case postale 3565, 1211 Genève 3,
intimé.

Décision de classement (organisation criminelle),

recours contre l'ordonnance de la Chambre d'accusation du canton de Genève du
22 août 2007.

Faits:

A.
A.a Le 22 novembre 1996, dans le cadre d'une procédure pénale ouverte dans le
canton de Genève (P/11194/1996), X.________ a été inculpé de participation à
une organisation criminelle (art. 260ter CP). Il lui était reproché d'avoir
participé à une organisation qui tient sa structure et son effectif secrets
et qui a pour but de commettre des actes criminels ou de se procurer des
revenus par des moyens criminels. On le soupçonnait de « trafic de drogue, de
blanchiment, d'escroquerie et de commandites de meurtres, commis notamment
pour le compte de l'organisation de A.________, parrain de la mafia russe et
du groupe B.________ dirigé par C.________. »

Par ailleurs, le 10 juin 1999, la société D.________ SA a déposé une plainte
pénale auprès de l'Office d'instruction de l'arrondissement de La Côte (VD) à
l'encontre notamment de Y.________, E.________ et F.________ pour des actes
constitutifs d'escroquerie, de gestion déloyale et d'abus de confiance. Le
Procureur général du canton de Genève (ci-après: le Procureur général) a
accepté de se saisir de la procédure initiée dans le canton de Vaud et a
ouvert une information pénale concernant les infractions précitées
(P/5279/2001).

A.b Selon un avis du 5 novembre 2002, le Juge d'instruction du canton de
Genève a communiqué la procédure n° P/11194/1996 au Procureur général, en
mentionnant sous remarque: "Inculpation en 1996, vu la prévention
insuffisante". Par ordonnance du même jour, le Procureur général a classé
cette procédure, "vu l'absence d'inculpation". Ce premier classement serait
en réalité intervenu "en opportunité et vu l'absence de prévention". Le 14
février 2003, la Chambre d'accusation du canton de Genève a annulé le
classement de cette procédure, qui a été retournée au Juge d'instruction. Ce
dernier a joint la cause n° P/5279/2001 à la cause n° P/11194/1996.
X.________ a recouru contre cette décision devant la Chambre d'accusation,
qui a confirmé la jonction des causes par ordonnance du 4 septembre 2003.

A.c Le 5 juillet 2004, Y.________ a été inculpé de gestion déloyale pour
avoir, à partir de 1997 à Genève, frauduleusement permis au groupe G.________
de s'approprier des marchandises et des gains qui devaient revenir pour
moitié à D.________ SA dont les intérêts lui étaient confiés par
l'intermédiaire de l'entité fiduciaire H.________ Ltd. Il était également
inculpé de participation, respectivement, de soutien à une organisation
criminelle, à partir de 1997 à Genève, organisation mise en place par
X.________ notamment - d'ores et déjà inculpé de ce chef - pour prendre
frauduleusement et durablement le contrôle de la production et de la
transformation d'alumina et autres matières premières en ex-URSS et dont il
était le gestionnaire et le conseiller financier hors de l'ex-URSS. Par
courrier du 27 juin 2005, D.________ SA a retiré sa plainte à la suite d'un
accord de nature financière passé avec F.________ le 2 juin 2005, lequel
contrôlait notamment le groupe G.________. Estimant que l'instruction
préparatoire était terminée, le Juge d'instruction du canton de Genève a
communiqué la procédure au Procureur général par ordonnance du 25 août 2005.
Par courriers des 6 et 21 mars 2006, le Procureur général a informé
X.________ et Y.________ que la procédure avait été classée, en opportunité,
le 29 août 2005.

A.d X.________ et Y.________ ont recouru contre cette décision de classement
auprès de la Chambre d'accusation en concluant au prononcé du non-lieu en
leur faveur. Par deux ordonnances du 7 août 2006 (OCA 181 et 182/2006), la
Chambre d'accusation a rejeté ces recours. Elle a considéré en substance
qu'il existait toujours des indices suffisants de la commission d'infractions
à l'art. 260ter CP à l'encontre de X.________ et que les agissements révélés
lors de l'instruction de la plainte de D.________ SA entraient dans le champ
de l'inculpation du 22 novembre 1996, bien que celle-ci fût peu précise.
Quant à Y.________, il n'avait pas fourni d'éléments permettant de le
disculper des charges retenues contre lui; il persistait suffisamment
d'indices laissant supposer que les faits qui lui étaient reprochés étaient
notamment constitutifs d'infractions aux art. 158 et 260ter CP. Dans l'un et
l'autre cas, les conditions pour le prononcé d'un non-lieu au sens de l'art.
204 al. 1 du code de procédure pénale genevois (CPP/GE) n'étaient donc pas
réunies.

Par deux arrêts du 16 février 2007 (arrêts 1P. 654/2006 [Y.________] et
1P 656/2006 [X.________], la Ire Cour de droit public du Tribunal fédéral a
annulé les ordonnances du 7 août 2006. Elle a jugé que telles qu'elles
étaient rédigées, les ordonnances attaquées, dans lesquelles ne figuraient
aucune mention précise des résultats de l'enquête sur la base de laquelle la
Chambre d'accusation avait retenu l'existence d'éléments de culpabilité
suffisants, ne permettaient pas aux recourants d'en contester efficacement le
contenu et qu'un contrôle de leur constitutionnalité n'était pas possible non
plus. L'autorité intimée avait donc failli à son devoir de motivation de
sorte qu'il se justifiait de lui renvoyer les causes pour qu'elle statue à
nouveau par des ordonnances suffisamment motivées, en précisant à quelles
infractions se rapportaient les indices retenus et en renvoyant à des pièces
numérotées qu'il serait possible de consulter. Ces deux arrêts soulignaient
également que le seul rapport de police mentionné précisément, à savoir un
rapport du 18 juillet 2001, ne contenait pas d'éléments susceptibles d'étayer
les accusations portées à l'encontre des recourants. Ce rapport se limitait
en effet à répertorier des flux bancaires et affirmait que, selon "certaines
sources", le chef d'une organisation criminelle russe s'occuperait de la
protection des intérêts du recourant [X.________]. Une note du juge
d'instruction du 4 octobre 2001 renvoyait à une audition de Y.________ du 10
avril 2001, au cours de laquelle "un certain nombre de flux financiers
insolites" auraient été examinés et commentés; le procès-verbal de l'audition
en question ne permettait toutefois pas de comprendre pour quels motifs ces
flux financiers étaient qualifiés d'insolites, ni d'établir un lien avec
l'inculpation de participation à une organisation criminelle au sens de
l'art. 260ter CP. Quant au rapport de l'Office fédéral de la police du 10
août 2000, il décrivait certes le recourant [X.________] comme "un membre
éminent de ce que l'on a coutume d'appeler le crime organisé russe", mais on
ignorait sur quoi reposait cette vague suspicion. Enfin, les ordonnances
OCA/257/2003 et OCA/258/2003 mentionnées par la cour cantonale ne contenaient
pas davantage de références à des pièces figurant au dossier.

B.
Après avoir provoqué des déterminations des parties, la Chambre d'accusation
a rendu deux nouvelles ordonnances (nos OCA/156 et 157/2007), le 22 août
2007, par lesquelles elle a derechef rejeté les recours de X.________ et
Y.________ et confirmé les décisions entreprises.

C.
X.________ et Y.________ interjettent chacun un recours en matière pénale
contre les ordonnance les concernant. Ils concluent avec suite de frais et
dépens principalement à leur réforme dans le sens du prononcé d'un non-lieu
et à titre subsidiaire au renvoi des  causes à l'autorité cantonale pour
nouvelles décisions au sens des considérants.

En cours d'instruction, la cour cantonale a été requise de transmettre au
Tribunal fédéral diverses pièces mentionnées dans les ordonnances
entreprises. Ces pièces ont été produites le 27 novembre 2007.

Le Procureur général a conclu au rejet du recours alors que la Chambre
d'accusation s'est référée aux considérants de sa décision.

Considérant en droit:

1.
Les deux ordonnances entreprises ont trait, dans une large mesure, au même
complexe de faits, ce qui a du reste justifié la jonction des procédures
pénales dirigées contre chacun des recourants (v. supra consid. A.b). Elles
portent sur les mêmes questions de droit. Il y a lieu de joindre les causes
et de statuer par un seul arrêt.

2.
Conformément à l'art. 81 al. 1 LTF (applicable en l'espèce eu égard à la date
à laquelle a été rendue l'ordonnance entreprise; art. 132 al. 1 LTF), a
qualité pour former un recours en matière pénale quiconque a pris part à la
procédure devant l'autorité précédente ou a été privé de la possibilité de le
faire (let. a), et a un intérêt juridique à l'annulation ou à la modification
de la décision attaquée, soit en particulier l'accusé (let. b ch. 1).

2.1 Le Tribunal fédéral a admis à réitérées reprises que l'inculpé mis au
bénéfice d'un classement en application de l'art. 198 CPP/GE avait un intérêt
juridiquement protégé au prononcé d'un non-lieu au sens de l'art. 204 CPP/GE
lorsque les conditions en sont remplies. En effet, le classement prononcé sur
la base de l'art. 198 CPP/GE - qui intervient lorsque le procureur général,
auquel le dossier a été transmis par le juge d'instruction au terme de
l'instruction préparatoire (art. 185 al. 1 et 197 CPP/GE), estime que
l'exercice de l'action publique ne se justifie pas - laisse subsister la
possibilité d'une reprise de la procédure "en cas de circonstances
nouvelles", c'est-à-dire en présence de tout élément nouveau propre à faire
reconsidérer l'opportunité du classement. Aux termes de l'art. 204 al. 1
CPP/GE, la Chambre d'accusation rend en revanche une ordonnance de non-lieu
lorsqu'elle ne trouve pas d'indices suffisants de culpabilité ou lorsqu'elle
estime que les faits ne peuvent constituer une infraction. Le non-lieu peut
donc être motivé en fait (en raison de l'absence de charges suffisantes) ou
en droit (lorsque les faits motivant l'enquête ne sont pénalement pas
relevants ou que les conditions légales de la poursuite ne sont pas ou plus
données, notamment parce que l'infraction est prescrite ou que la plainte a
été retirée [cf. Gérard Piquerez, Traité de procédure pénale suisse, Zurich
2006, n° 1092 ss; Mémorial des séances du Grand Conseil du canton de Genève
1977, p. 2825]). Le non-lieu a pour effet que la personne qui en bénéficie ne
peut plus être poursuivie à nouveau pour les mêmes faits, à moins que de
nouvelles charges se révèlent (art. 206 al. 1 et 2 CPP/GE), ce qui suppose de
véritables faits nouveaux nécessitant un complément d'instruction. De plus,
le bénéficiaire d'un non-lieu peut éventuellement demander une indemnité pour
le préjudice causé par la procédure pénale (art. 206 al. 3 et 379 CPP/GE).
Contrairement au classement fondé sur l'art. 198 CPP/GE, le non-lieu met donc
un terme en principe définitif à la poursuite pénale dans l'intérêt personnel
de l'inculpé, qui cesse d'encourir la sanction dont il était menacé et qui a
d'ailleurs le droit d'obtenir cette décision si les conditions fixées par la
loi sont remplies (cf. arrêt 1P.737/1999 du 16 mai 2000, publié in SJ 2000 I
p. 572 consid. 1c; cf. aussi arrêt non publié 1P.769/2005 du 12 avril 2006
consid. 2.1 et les références).

En l'espèce, X.________ souligne tout particulièrement dans ses écritures
n'avoir été inculpé formellement de participation à une organisation
criminelle (art. 260ter CP) qu'en relation avec des accusations de trafic de
drogue, de blanchiment, d'escroquerie et de commandites de meurtres, commis
notamment pour le compte de l'organisation de A.________, parrain de la mafia
russe et du groupe B.________ dirigé par C.________ (inculpation du 22
novembre 1996) et non en relation avec les autres faits ressortant de la
procédure ouverte à la suite de la plainte de D.________ SA. Il convient dès
lors d'examiner préalablement si le recourant a qualité pour agir en tant que
l'ordonnance entreprise porte refus de prononcer un non-lieu en relation avec
ces derniers faits également.

2.2 Il ressort de l'ordonnance entreprise (OCA 156/2007) que la cour
cantonale, qui se réfère sur ce point à ses précédentes ordonnances, a estimé
que l'ensemble des faits reprochés au recourant entrait dans le champ de
l'inculpation prononcée le 22 novembre 1996, même si cette dernière
apparaissait peu précise (ordonnance entreprise, p. 7/22). Dans ses
écritures, le recourant ne conteste pas, par ailleurs,  avoir pu bénéficier
des droits garantis au prévenu après son inculpation. Il n'a, du reste, pas
tenté de provoquer une décision alors que la procédure pénale genevoise
permet à la personne qui fait l'objet d'investigations de requérir sa propre
inculpation afin de bénéficier des droits qui en découlent (art. 137 CPP/GE;
Pierre Dinichert, Bernard Bertossa et Louis Gaillard, Procédure pénale
genevoise, exposé de la jurisprudence récente, SJ 1986 p. 465 ss, spéc. n.
4.4, p. 478). Le recourant ne tente pas, enfin, de démontrer que la cour
cantonale aurait appliqué arbitrairement les règles de droit cantonal
déterminantes.

Il y a dès lors lieu de considérer, avec la cour cantonale, que le recourant
a été inculpé de l'ensemble des faits mentionnés dans l'ordonnance
entreprise. Il a, partant, qualité pour contester le refus d'un non-lieu pour
l'ensemble des faits en cause.

2.3 La légitimation pour recourir de Y.________ n'est pas douteuse.

3.
Le recours en matière pénale peut être interjeté pour violation du droit, tel
qu'il est circonscrit par les art. 95 et 96 LTF. Le Tribunal fédéral
l'applique d'office (art. 106 al. 1 LTF). Il n'est donc limité ni par les
arguments soulevés dans le recours ni par la motivation retenue par
l'autorité précédente. Il peut admettre un recours pour un autre motif que
ceux qui ont été invoqués et il peut rejeter un recours en adoptant une
argumentation différente de celle de l'autorité précédente (cf. ATF 130 III
136 consid. 1.4 p. 140). Compte tenu de l'exigence de motivation contenue à
l'art. 42 al. 1 LTF, sous peine d'irrecevabilité (art. 108 al. 1 let. b LTF),
le Tribunal fédéral n'examine en principe que les griefs invoqués; il n'est
pas tenu de traiter, comme le ferait une autorité de première instance,
toutes les questions juridiques qui se posent, lorsque celles-ci ne sont plus
discutées devant lui. Il ne peut pas entrer en matière sur la violation d'un
droit constitutionnel ou sur une question relevant du droit cantonal ou
intercantonal si le grief n'a pas été invoqué et motivé de manière précise
par la partie recourante (art. 106 al. 2 LTF). Le Tribunal fédéral n'entre
pas en matière sur les critiques de nature appellatoire (ATF 133 III 393
consid. 6 p. 397).

X. ________ et Y.________ déclarent, en pages 11 et 5 de leurs mémoires
respectifs, invoquer l'application arbitraire du droit cantonal en relation
avec l'art. 204 CPP/GE. Leurs écritures ne comportent cependant aucune
motivation substantielle en relation avec la règle de droit cantonal topique,
son interprétation et son application par les autorités genevoises. Ces
griefs sont irrecevables  dans cette mesure (art. 106 al. 2 LTF). Les
argumentations des recourants portent en réalité essentiellement sur des
questions de fait et d'appréciation des preuves, dont ils ne déduisent
qu'indirectement une application arbitraire du droit cantonal. Ils reprochent
ainsi à la cour cantonale d'être tombée dans l'arbitraire en retenant qu'il
existait en l'espèce, au stade de la vraisemblance, des indices sérieux de la
commission des infractions pour lesquelles ils ont été inculpés.

4.
Le Tribunal fédéral, saisi d'un recours en matière pénale, statue sur la base
des faits établis par l'autorité précédente (art. 105 al. 2 LTF). Il ne
réexamine l'établissement des faits - sous réserve de l'allégation d'une
violation du droit au sens de l'art. 95 LTF - que lorsqu'il est entaché
d'inexactitude manifeste (art. 97 al. 1 LTF), soit d'arbitraire (Message du
Conseil fédéral concernant la révision totale de l'organisation judiciaire
fédérale, du 28 février 2001, FF 2001 4000 ss, spéc. p. 4135; arrêt
6B_89/2007 du 24 octobre 2007, consid. 1.4.1 à paraître aux ATF 133 X xxx).

Une décision est arbitraire lorsqu'elle est manifestement insoutenable,
méconnaît gravement une norme ou un principe juridique clair et indiscuté, ou
encore heurte de manière choquante le sentiment de la justice et de l'équité.
Il ne suffit pas que sa motivation soit insoutenable; encore faut-il que la
décision apparaisse arbitraire dans son résultat. A cet égard, le Tribunal
fédéral ne s'écarte de la solution retenue que si celle-ci apparaît
insoutenable, en contradiction manifeste avec la situation effective, adoptée
sans motif objectif ou en violation d'un droit certain. Il n'y a pas
arbitraire du seul fait qu'une autre solution paraît également concevable
voire même préférable (ATF 129 I 8 consid. 2.1; 128 I 273 consid. 2.1). En
matière d'appréciation des preuves et d'établissement des faits, il y a
arbitraire lorsque l'autorité ne prend pas en compte, sans aucune raison
sérieuse, un élément de preuve propre à modifier la décision, lorsqu'elle se
trompe manifestement sur son sens et sa portée, ou encore lorsque, en se
fondant sur les éléments recueillis, elle en tire des constatations
insoutenables (ATF 129 18 consid. 2.1; 127 138 consid. 2a p. 41).

4.1 X.________
4.1.1 La cour cantonale a retenu que X.________ était, à tout le moins, en
relation avec feu C.________, à l'époque dirigeant de l'organisation
criminelle B.________, et I.________, membre de ladite organisation. Il
aurait oeuvré, avec l'appui de ces derniers, pour faire main basse sur tout
ou partie du marché russe de l'aluminium, à son propre profit et, dans ce
contexte, il a conclu en 1995, sous l'égide de G.________, société phare de
son groupe, un contrat de joint venture avec D.________ SA, dont il était
l'associé occulte. A fin 1997, il a fait mettre en place, à l'insu de sa
cocontractante, une structure de sociétés, dont il était le seul ayant droit
économique. Ces sociétés étaient des jumelles homonymes des entités
officielles appartenant à parts égales à la joint venture. Elles se sont
substituées aux entités officielles dans le cadre de la commercialisation de
l'aluminium traité à l'usine de Sayansk, s'appropriant ainsi des marchandises
et des gains devant revenir, pour moitié, à D.________ SA. Le produit de ces
détournements aurait été versé, pour partie à feu C.________, ainsi qu'à
X.________, par le biais des nombreuses entités, notamment off-shore, leur
appartenant. D.________ SA aurait finalement été évincée du marché de
l'aluminium sortant de l'usine susmentionnée, au profit de J.________ SA, en
mains de X.________, F.________ et Y.________ (ordonnance entreprise, consid.
1.3 p. 19/22).

4.1.2 La cour cantonale ne paraît pas avoir tenté de démontrer l'existence
d'indices sérieux que le groupe de sociétés contrôlées par le recourant
constituerait en lui-même une organisation criminelle au sens de l'art.
260ter CP. On ne trouve notamment aucune indication sur d'éventuels indices
de la perpétration des infractions mentionnées dans l'acte d'inculpation du
22 novembre 1996. Autant que l'on puisse comprendre la motivation de
l'ordonnance en cause, les rapports avec une telle organisation imputés au
recourant consisteraient essentiellement, selon la cour cantonale, dans les
relations qu'il aurait entretenues avec C.________ et I.________.

Selon les considérants de la cour cantonale, l'implication dans une
organisation criminelle de ces derniers et l'existence de relations entre
ceux-ci, respectivement l'organisation criminelle B.________, et le recourant
ressortent essentiellement d'un rapport de l'Office fédéral de la police sur
le crime organisé en ex-URSS, du 10 août 2000 (ordonnance entreprise, consid.
1.3, p. 16/22). La cour cantonale a certes indiqué qu'à ses yeux aucun
élément tangible ne conduisait à mettre en doute ce rapport (ordonnance
entreprise, ibidem). Comme l'a cependant déjà relevé la Ire Cour de droit
public dans son arrêt du 16 février 2007 (arrêt 1P.656/2006), on ignore
concrètement sur quoi reposent les vagues soupçons figurant dans ce document.
Il y est tout au plus fait référence à un précédent rapport de l'Office
fédéral de la police, du 16 août 1997, qui ne fournit pas d'indications plus
précises, ainsi qu'à de futurs rapports, dont on ignore s'ils ont en
définitive été rédigés. Le résultat des procédures qui auraient été ouvertes
en Russie contre le recourant demeure inconnu (v. rapport de l'Office fédéral
de la police, du 10 août 2000, p. 3). Par ailleurs, ce rapport se nourrit
également d'éléments tirés de la présente procédure, qui ne sauraient ainsi,
par auto-référence, étayer les soupçons mêmes qu'il s'agit de confirmer. Un
tel document ne permet donc pas, à lui seul, de rendre suffisamment
vraisemblable l'existence d'indices de la participation du recourant à une
organisation criminelle.

4.1.3 La cour cantonale a également motivé son ordonnance en se référant aux
observations formulées par le Procureur général le 19 avril 2007 (ordonnance
entreprise, consid. 1.3 p. 16/22), dont la reproduction de très larges
extraits constitue l'essentiel des attendus en fait de l'ordonnance
entreprise. Indépendamment du fait qu'un tel renvoi global à l'argumentation
d'une partie, sans discussion aucune des preuves avancées, ne constitue pas
une motivation suffisante, force est de constater que l'exposé du Ministère
public n'apporte aucun élément concret supplémentaire à l'appui de la thèse
retenue par la cour cantonale. L'implication dans une organisation criminelle
de C.________ et I.________, qui constitueraient le lien du recourant avec
ladite organisation criminelle, n'est étayée que par la référence au rapport
précité de l'Office fédéral de la police et à des allégations de la police
judiciaire sur le caractère prétendument notoire de cette implication.

4.1.4 La cour cantonale a par ailleurs tenu pour établi, en se référant à un
rapport complémentaire de la police judiciaire du 18 juillet 2001 qu'un
montant de 10 millions US$ avait été transféré à une société dont l'ayant
droit économique était C.________, par l'intermédiaire des sociétés
K.________ SA (BVI [British Virgin Islands; Iles vierges britanniques]),
L.________ SA (BVI) et M.________. Comme l'a déjà relevé la Ire Cour de droit
public dans ses arrêts du 16 février 2007, ce rapport ne contient cependant
pas d'éléments susceptibles d'étayer les accusations portées à l'encontre du
recourant; il se limite en effet à répertorier des flux bancaires et affirme
que, selon "certaines sources", le chef d'une organisation criminelle russe
s'occuperait de la protection des intérêts du recourant.  La transaction que
la cour cantonale a tenue pour établie sur cette base n'en ressort au
demeurant pas clairement.

4.1.5 Il résulte de ce qui précède qu'en retenant, sur la base de ces seuls
documents - qui ne comportent aucun élément de preuve tangible à l'appui des
allégations qui y sont énoncées - l'existence d'indices sérieux de
participation du recourant à une organisation criminelle, la cour cantonale a
manifestement méconnu la réelle portée de ces pièces et en a déduit des
constatations insoutenables, fût-ce au stade d'indices ou de la simple
vraisemblance. Ce faisant, elle est tombée dans l'arbitraire. Le grief est
bien fondé.

4.2 Y.________
4.2.1 Quant à Y.________ (ordonnance n° OCA/157/2007), la cour cantonale s'est
référée aux mêmes éléments que ceux développés à propos de X.________. Elle
en a déduit que la vraisemblance de l'implication de Y.________ dans une
organisation criminelle découlait ipso facto de ses relations avec
X.________, Y.________ ayant admis qu'il s'occupait de toutes les activités
de ce dernier (gestion administrative, financière et comptable des sociétés
composant le groupe X.________ hors de l'ex-URSS) (ordonnance entreprise
consid. 1.3 p. 20/24). On peut dès lors se limiter à renvoyer à ce qui vient
d'être exposé à ce propos (v. supra consid. 4.1). Il s'ensuit qu'il était
arbitraire de constater l'existence d'indices suffisants de participation à
une organisation criminelle au sens de l'art. 260ter CP. Le grief soulevé par
le recourant sur ce point est bien fondé.

4.2.2 Y.________ a, en outre, été inculpé de gestion déloyale au sens de
l'art. 158 CP. Le refus du non-lieu porte sur ce point également.

Conformément à l'art. 158 CP, celui qui, en vertu de la loi, d'un mandat
officiel ou d'un acte juridique, est tenu de gérer les intérêts pécuniaires
d'autrui ou de veiller sur leur gestion et qui, en violation de ses devoirs,
aura porté atteinte à ces intérêts ou aura permis qu'ils soient lésés sera
puni de l'emprisonnement (al. 1); si l'auteur a agi dans le dessein de se
procurer ou de procurer à un tiers un enrichissement illégitime, le juge
pourra prononcer la réclusion pour cinq ans au plus (al. 3). Comme sous
l'empire de l'ancien art. 159 CP, cette infraction suppose quatre conditions:
il faut que l'auteur ait eu  un devoir de gestion ou de sauvegarde, qu'il ait
violé une obligation lui incombant en cette qualité, qu'il en soit résulté un
préjudice et qu'il ait agi intentionnellement (ATF 120 IV 190 consid. 2b p.
192).

4.2.2.1 Il ressort de l'arrêt attaqué que Y.________ avait été désigné par
G.________ comme gestionnaire de la joint venture liant G.________ et
D.________ SA, via la société N.________ SA dont il était l'administrateur
(ordonnance entreprise, consid. 1.3 p. 18/24 et 20/24), d'une part, et qu'il
gérait, d'autre part, la société G.________, ainsi que les sociétés
H.________, O.________ (BVI), K.________ SA (Bah [Bahamas]) et L.________
(Bah) (ordonnance entreprise, consid. 1.3 p. 20/24), soit les sociétés
« filles » de la joint venture, destinées à conclure des contrats de tolling
afin d'éviter de créer une situation de monopole aux yeux des autorités
russes compétentes pour délivrer des licences de production. A la fin de
l'année 1997, ont été constituées par le biais de F.________ voire de
Y.________ (cf. infra consid. 4.2.2.3), des sociétés homonymes de celles de
la joint venture, mais incorporées aux Iles vierges britanniques, soit
notamment K.________ (BVI) et L.________ (BVI) (ordonnance entreprise,
consid. 1.3 p. 18/24). L'arrêt cantonal retient encore que Y.________ était
en charge, avec signatures bancaires, de ces dernières compagnies (ordonnance
entreprise, consid. 1.3 p. 18/24).

La cour cantonale a retenu l'existence d'indices confirmant pour l'essentiel
le scénario décrit par D.________ SA dans sa plainte, selon lequel
G.________, contrôlée par F.________, aurait détourné via lesdites sociétés
jumelles, gérées par Y.________, des matières premières et des produits
finis, en tirant parti des licences de traitement des matières premières et
des contrats de tolling attribués et conclus au nom des sociétés initialement
créées par la joint venture et aurait utilisé ou vendu ces marchandises au
profit de tiers.

4.2.2.2 Pour Y.________, en revanche, F.________ ne souhaitait pas renouveler
le contrat de joint venture à son échéance. Toutefois, comme il y avait
encore des contrats en cours concernant de la matière première à livrer
appartenant à K.________ SA (Bah) et à O.________ (BVI), G.________ avait
créé les entités jumelles pour que cette activité ne s'interrompe pas et que
les licences précitées soient utilisées jusqu'à leur terme sans avoir besoin
de recourir à D.________ SA. Dans ce contexte, le recourant reproche tout
d'abord à la cour cantonale d'avoir retenu qu'il n'avait pas rendu
vraisemblable que le contrat de joint venture avait été valablement résilié
avant le 18 janvier 1998, alors que les détournements dénoncés par D.________
SA avaient été commis à fin 1997 (ordonnance entreprise, consid. 1.4 p.
21/24). Il n'invoque pas la violation de la présomption d'innocence sur ce
point, mais oppose à l'argumentation de la cour cantonale « que la
démonstration de la résiliation du contrat de joint venture a été faite par
X.________ dans son recours en non-lieu du 20 mars 2006 » et que le même
recours démontrerait « que le contrat n'avait aucun caractère exclusif ».

Il n'y a pas lieu d'entrer en matière sur ce grief, dont la motivation
consiste en un simple renvoi à des écritures de la procédure cantonale (cf.
en relation avec les exigences de motivation déduites de l'OJ: ATF 131 III
384 consid. 2.3 p. 287; 126 III 198 consid. 1d; en application des art. 42
al. 2 et 106 al. 2 LTF: arrêt non publié 4A.137/2007 consid. 4).

4.2.2.3 Le recourant s'en prend ensuite à la constatation selon laquelle les
sociétés homonymes auraient été constituées par son intermédiaire. Il objecte
qu'il serait dûment établi qu'il n'a pris aucune part à la décision de créer
ces sociétés, en se référant aux témoignages de F.________ et P.________ (à
l'époque réviseur de H.________).

Dans une argumentation essentiellement appellatoire (partant irrecevable dans
cette mesure: ATF 133 III 393 consid. 6), le recourant se borne à opposer aux
constatations de fait de la cour cantonale sa propre appréciation des
preuves. On ne saurait en outre faire grief d'arbitraire à la cour cantonale
de s'être écartée des déclarations de F.________ - ce dernier était lui-même
visé par la plainte de D.________ SA (supra consid. A.a) - et de P.________,
réviseur de la société H.________ gérée par Y.________ (selon les propres
déclarations de ce dernier: ordonnance entreprise, consid. b, p. 9/24). Au
demeurant, le point précis de savoir quelle a été l'implication du recourant
dans la création des entités jumelles homonymes pourrait demeurer indécis dès
lors que l'ordonnance entreprise constate qu'il gérait tout au moins
certaines de ces sociétés depuis leur création (ordonnance entreprise,
consid. 1.3 p. 20/24), ce qu'il ne conteste pas dans ses écritures. Or, au
stade des indices de culpabilité, cette position de gérant apparaît aussi
déterminante au regard de l'art. 158 CP que les modalités de constitution de
ces entités. Le grief est infondé dans la mesure où il est recevable.

4.2.2.4 Le recourant relève également que la totalité des matières premières
prétendument détournées serait demeurée en stock à disposition de la société
H.________, le liquidateur de cette dernière ayant pu vendre l'ensemble de
ses actifs pour un prix plus élevé que la valeur figurant au bilan. Il s'en
prend sur ce point aux indices de l'existence d'un dommage.

L'inventaire des actifs ainsi liquidés n'ayant été établi qu'au 30 juin 2001
(ordonnance entreprise, consid. 1.4 p. 22/24) - ce que le recourant ne
conteste pas -, soit près de quatre ans après les faits, on ne saurait
reprocher à la cour cantonale d'être tombée dans l'arbitraire en considérant
que cet inventaire ne permettait pas d'exclure toute prévention de
détournement de biens ou de gain en 1997. On ignore en effet concrètement à
la lecture de l'ordonnance attaquée - ce qui ne fait l'objet d'aucun grief de
la part du recourant - quelle a été l'évolution des stocks de H.________ dans
l'intervalle, cependant que la cour cantonale a tenu pour établi qu'une
partie des stocks de H.________ avait bel et bien été transférée à K.________
SA (BVI) et vendue par cette dernière sur la base d'un contrat de mandat
signé par G.________ en novembre 1997 (ordonnance entreprise, consid. 1.3
p. 19/24 et 1.4 p. 22/24), point de fait que le recourant ne conteste pas
expressément. Or, une mise en danger sérieuse du patrimoine d'autrui
constitue déjà un dommage au sens de l'art. 158 CP, même si elle n'est que
temporaire (Bernard Corboz, Les infractions en droit suisse, vol. I, Berne
2002, art. 158 CP n. 10). Le recourant ne démontre dès lors pas en quoi la
cour cantonale serait tombée dans l'arbitraire en retenant des indices
sérieux de l'existence d'un dommage, sans qu'il soit, par ailleurs,
nécessaire d'examiner si l'accord intervenu entre G.________ et D.________ SA
le 2 juin 2005, qui a conduit au retrait de la plainte de cette dernière et
prévoyait un dédommagement de G.________ en faveur de D.________ SA (arrêt
cantonal, consid. 1.4 p. 22/24), confirme ou non l'existence de ce préjudice.

4.2.2.5 Le recourant tente enfin de tirer argument en sa faveur du second
accord intervenu le 16 mars 2006, qui paraît avoir conduit au versement en sa
faveur de 1,9 millions US $ par D.________ SA.

Sur ce point, la cour cantonale a exposé (consid. 1.4 p. 22/24) qu'à son avis
les deux conventions des 2 juin 2005 et 16 mars 2006 étaient complémentaires,
le second accord ayant été accepté par le recourant à la demande de
G.________, qui s'était engagée dans l'accord du 2 juin 2005 vis-à-vis de
D.________ SA, sous peine de devoir s'acquitter en faveur de cette dernière
d'un dédommagement supplémentaire de 2 millions US $, à convaincre le
recourant de conclure un contrat similaire à celui obligeant les partenaires
principaux ainsi qu'un deed of release. D.________ SA aurait, en définitive,
pris en charge cette somme ensuite d'une injonction de la High Court of
Justice de Londres du 26 janvier 2006 et non parce qu'elle aurait considéré
que le recourant n'aurait pas été « sérieusement coupable » des faits
dénoncés.

En déclarant maintenir que le versement de cette indemnité démontrerait que
D.________ SA ne considérait pas le recourant comme sérieusement coupable des
faits dénoncés, le recourant se borne à opposer sa propre appréciation des
faits à celle retenue par la cour cantonale, qui n'apparaît pas totalement
insoutenable au vu des éléments dont elle disposait au dossier, soit en
particulier le deed of release du 16 mars 2006. Le ch. 2.4 de ce document
précise en effet, en relation avec la plainte déposée en Suisse, que rien
dans cet accord ne peut obliger une « partie Transworld » à reconnaître que
les allégations de D.________ étaient dénuées de bases factuelles (With
respect to the Swiss Complaint, nothing in this Deed shall: (a) oblige any
Transworld Party to acknowledge that there was no factual basis for the
allegations made by D.________). Une clause similaire figurait également au
ch. 11.4 de l'accord signé le 2 juin 2005, comme cela ressort du jugement de
la High Court of Justice de Londres (p. 4: it shall be on terms and
conditions that the Parties shall reasonably agree, the Parties acknowledging
that the Transworld Parties will not state that there is no factual basis for
the allegations D.________ made in the Swiss Complaint). Ces clauses
permettaient ainsi à la cour cantonale de retenir sans arbitraire que la
conclusion et l'exécution de ces accords par D.________ SA ne pouvaient être
interprétées comme la reconnaissance implicite que D.________ SA ne
considérait pas le recourant comme sérieusement coupable des faits dénoncés.
Le grief d'arbitraire est infondé dans la mesure où il est recevable.

4.2.3 Il résulte de ce qui précède que la cour cantonale a établi sans
arbitraire l'existence d'indices rendant suffisamment vraisemblable que le
recourant assumait un devoir de gestion des intérêts de G.________,
respectivement de certaines filiales du groupe G.________, qu'il a violé dans
le cadre de ses activités de gestion des sociétés homonymes concurrentes des
filiales précitées et qu'un dommage a été causé de la sorte. Elle pouvait en
conséquence refuser de prononcer un non-lieu quant à l'inculpation de gestion
fautive au sens de l'art. 158 CP.

5.
Le recours de X.________ est admis dans la mesure où il est recevable. Le
recours de Y.________ l'est partiellement en tant qu'il porte sur le refus du
non-lieu en relation avec l'accusation de participation à une organisation
criminelle. Il est rejeté pour le surplus dans la mesure où il est recevable.

Sur le fond, le litige a exclusivement trait à l'application de règles
cantonales de procédure, si bien qu'il y a lieu de renvoyer les causes à la
cour cantonale afin qu'elle statue à nouveau et prononce les non-lieux en
application des règles cantonales topiques en tenant compte des motifs du
présent arrêt.

6.
X.________ obtient gain de cause. Il ne supporte pas de frais, qu'il n'y a
pas lieu non plus de mettre à la charge du canton de Genève (art. 66 al. 4
LTF). Ce dernier supportera en revanche les dépens dus au recourant, qui
s'est fait assister d'un mandataire (art. 68 al. 2 LTF).

7.
Y.________ n'obtient que partiellement gain de cause. Il y a lieu de laisser
une partie des frais à sa charge et de lui allouer une indemnité de dépens
réduite.

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce:

1.
Dans la mesure où il est recevable, le recours de X.________ est admis.
L'ordonnance OCA/156/2007 est annulée et la cause renvoyée à la cour
cantonale afin qu'elle statue à nouveau au sens des considérants.

2.
Le recours de Y.________ est partiellement admis. L'ordonnance OCA/157/2007
est annulée en tant qu'elle refuse au recourant le prononcé d'un non-lieu du
chef d'accusation de participation à une organisation criminelle. Le recours
est rejeté pour le surplus dans la mesure où il est recevable. La cause est
renvoyée à la cour cantonale afin qu'elle statue à nouveau au sens des
considérants qui précèdent.

3.
Les frais judiciaires, arrêtés à 1000 francs, sont mis à la charge de
Y.________.

4.
Le canton de Genève versera la somme de 3000 francs à X.________ et 1500
francs à Y.________ à titre de dépens.

5.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Chambre d'accusation du
canton de Genève.

Lausanne, le 9 janvier 2008

Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse

Le Président: Le Greffier:

Schneider Vallat