Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
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II. Zivilrechtliche Abteilung, Beschwerde in Zivilsachen 5A.196/2007
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5A_196/2007 /BTI /frs

Décision du 24 septembre 2007
IIe Cour de droit civil

M. et Mmes les Juges Raselli, Président,
Nordmann et Hohl.
Greffier: M. Braconi.

dame X.________,
recourante, représentée par Me Blaise Péquignot, avocat,

contre

Procureur général du canton de Genève,
case postale 3565, 1211 Genève 3.

déni de justice,

recours en matière civile et recours constitutionnel subsidiaire contre le
Procureur général du canton
de Genève.

Vu:
l'ordonnance du 11 novembre 2004 - confirmée le 27 janvier 2005 par la Cour
de justice du canton de Genève - par laquelle le Tribunal de première
instance de Genève a condamné Y.________ SA à transmettre à dame X.________,
veuve de X.________, l'ensemble des documents et informations en sa
possession concernant les comptes du défunt;

les documents fournis par Y.________ à dame X.________ le 7 février 2005,
jugés incomplets par l'expert mandaté par celle-ci;

le courrier du 2 mars 2005 dans lequel dame X.________ a sollicité de
Y.________ divers renseignements complémentaires;

la sommation par acte d'huissier du 25 avril 2005 adressée à Y.________ à la
requête de dame X.________;

la requête tendant à l'exécution forcée de l'ordonnance du Tribunal de
première instance de Genève du 11 novembre 2004 formée par dame X.________ le
26 avril 2005 auprès du Procureur général de la République et du Canton de
Genève (ci-après: Procureur général);

l'arrêt de la Ire Cour de droit public du Tribunal fédéral du 26 janvier 2006
déclarant irrecevable le recours de droit public exercé par dame X.________
et ses enfants pour déni de justice formel du Procureur général;

la contestation en matière d'exécution forcée d'un jugement, au sens de
l'art. 477 LPC/GE, déposée le 27 février 2006, par laquelle dame X.________ a
conclu à ce qu'il soit constaté qu'aucun obstacle ne s'oppose à l'exécution
forcée de l'ordonnance du 11 novembre 2004 - confirmée le 27 janvier 2005 -,
à ce qu'il soit constaté que le Procureur général a commis un déni de justice
formel et à ce qu'il lui soit enjoint d'ordonner sans délai l'exécution
forcée;
le jugement du Tribunal de première instance de Genève du 25 mai 2006
rejetant cette requête parce qu'elle ne comportait aucune partie citée,
qu'elle aurait dû être dirigée contre Y.________, que le Procureur général ne
saurait être partie citée dans le cadre d'une telle requête et que, au
surplus, le Tribunal de première instance n'était pas compétent pour statuer
sur le prétendu déni de justice du Procureur général;
l'arrêt de la 1ère Section de la Cour de justice du canton de Genève du 10
août 2006 rejetant l'appel interjeté par dame X.________ contre cette
décision pour les motifs que la requérante n'avait pas interpellé Y.________
par sommation en vue d'exécution complémentaire, comme le prévoit la
procédure civile cantonale, se bornant à solliciter l'intervention du
Procureur général, et que celui-ci n'était pas partie au litige en cas de
contestation à propos de l'exécution forcée, mais seulement détenteur de la
force publique;

l'arrêt de la IIe Cour de droit civil du Tribunal fédéral du 9 janvier 2007
annulant cette décision sur recours de droit public de dame X.________ pour
le motif, en particulier, qu'une sommation par acte d'huissier avait bien été
signifiée le 25 avril 2005 à Y.________ à la demande de la requérante;

le nouvel arrêt de la 1ère Section de la Cour de justice du canton de Genève
du 15 mars 2007 déclarant irrecevable la requête d'exécution forcée parce
que, en premier lieu, le tribunal civil n'est pas l'autorité de recours à
l'encontre des décisions (ou dénis de justice) du Procureur général, ni son
autorité de surveillance; en deuxième lieu, parce que la procédure prévue à
l'art. 477 LPC/GE devant le Tribunal de première instance ne peut être
introduite qu'après que le Procureur général a rendu une ordonnance
d'exécution; en dernier lieu, parce que, de toute manière, la requête devait
être dirigée contre Y.________;
le nouveau recours au Tribunal fédéral déposé le 1er mai 2007 par dame
X.________ pour déni de justice du Procureur général;
considérant:
que, invité à se déterminer sur le présent recours, le Procureur général
conclut à son rejet, sous réserve de sa recevabilité, estimant que la
recourante était bien tenue de procéder selon l'art. 477 LPC/GE devant le
Tribunal de première instance en assignant Y.________, raison pour laquelle
il a attendu que l'intéressée le fasse; il précise que ce point peut
toutefois demeurer indécis, car, par courrier du 25 juin 2007, il a «enjoint
à cet établissement de répondre aux différentes questions et requêtes
soulevées» par la recourante dans son courrier du 2 mars 2005 et que ce n'est
donc qu'à réception de la réponse de la banque que l'on saura si celle-ci
s'est conformée ou non à l'ordonnance primitive du Tribunal de première
instance et si, partant, il y aura lieu d'ordonner l'exécution forcée de
cette décision sous la commination des sanctions prévues par l'art. 292 CP;
que la lettre en question constitue bien une ordonnance d'exécution de
l'ordonnance du Tribunal de première instance du 11 novembre 2004, confirmée
par la Cour de justice le 27 janvier 2005;

que, vu la réponse de Y.________ au Procureur général du 11 juillet 2007, par
laquelle celle-là affirme ne disposer d'aucun autre document relatif au
défunt, une nouvelle ordonnance d'exécution du Procureur général, sous la
menace des sanctions pénales, semble peu probable, en sorte que, comme le lui
a indiqué l'arrêt de la Cour de justice du 15 mars 2007, la recourante doit
désormais agir à l'encontre de Y.________ devant le Tribunal de première
instance conformément à l'art. 477 LPC/GE, ledit tribunal étant compétent
pour trancher les contestations pouvant s'élever au sujet de l'exécution
forcée après que le Procureur général a ordonné l'exécution;

que, quoi qu'en pense la recourante, le recours pour déni de justice et
retard injustifié au sens de l'art. 94 LTF ne permet pas d'examiner les
modalités de l'ordonnance d'exécution du Procureur général;

que, dans ces circonstances, la recourante n'a plus d'intérêt juridique
actuel et pratique au présent recours, puisque le Procureur général a, par sa
lettre à Y.________, ordonné l'exécution (art. 76 al. 1 let. b LTF);
que, par conséquent, le recours doit être déclaré sans objet et l'affaire
rayée du rôle (art. 72 PCF, par renvoi de l'art. 71 LTF; cf. ATF 118 Ia 488
consid. 1a p. 490);

qu'il y a lieu de statuer sur les frais et dépens de la présente procédure en
tenant compte de l'état de choses existant avant le fait qui met fin au
litige (art. 72 PCF, par renvoi de l'art. 71 LTF);

que, pour le cas où le Tribunal fédéral prononcerait que le recours est sans
objet, la recourante estime que l'inaction du Procureur général a occasionné
le recours, de sorte que les frais et dépens doivent être mis à sa charge;

que, en l'occurrence, le Procureur général doit être considéré comme la
partie qui succombe, dès lors que son ordonnance d'exécution était un
préalable nécessaire à l'introduction de la procédure instituée par l'art.
477 LPC/GE;
que, en vertu de l'art. 66 al. 4 LTF, le canton n'a pas à payer de frais de
justice;

qu'il devra cependant verser une indemnité de dépens à la recourante,
assistée d'un avocat (art. 68 al. 1 et 2 LTF).

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce:

1.
Le recours est devenu sans objet et la cause est rayée du rôle.

2.
Il n'est pas perçu d'émolument judiciaire.

3.
Le canton de Genève versera à la recourante une indemnité de 1'500 fr. à
titre de dépens.

4.
La présente décision est communiquée en copie au mandataire de la recourante
et au Procureur général du canton de Genève.

Lausanne, le 24 septembre 2007

Le Président:  Le Greffier: