Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

I. Öffentlich-rechtliche Abteilung 1P.751/2006
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{T 0/2}
1P.751/2006 /svc

Arrêt du 18 janvier 2007
Ire Cour de droit public

MM. les Juges Féraud, Président,
Reeb et Eusebio.
Greffière: Mme Truttmann.

X. ________,
recourant, représenté par Me Christian Favre, avocat,

contre

Y.________,
intimée, représentée par Me Patrick Mangold, avocat,
Procureur général du canton de Vaud,
rue de l'Université 24, case postale, 1014 Lausanne,
Tribunal cantonal du canton de Vaud,
Cour de cassation pénale,
rte du Signal 8, 1014 Lausanne.

procédure pénale, appréciation des preuves,

recours de droit public contre l'arrêt de la
Cour de cassation pénale du Tribunal cantonal
du canton de Vaud du 11 juillet 2006.

Faits :

A.
Par jugement du 20 avril 2006, le Tribunal correctionnel du Tribunal
d'arrondissement de Lausanne (ci-après: le Tribunal correctionnel) a condamné
X.________, né en Palestine en 1982, à la peine de trois ans et demi de
réclusion, sous déduction de la détention préventive subie, pour
appropriation illégitime, contrainte, viol qualifié au préjudice de
Y.________, d'origine marocaine née en France en 1987, rupture de ban,
infraction et contravention à la loi fédérale sur les stupéfiants. Il a
également révoqué le sursis de trois ans accordé à X.________ le 21 décembre
2004 par le Tribunal de police de Genève le condamnant à la peine de deux
mois d'emprisonnement sous déduction de la détention préventive subie. Il a
expulsé X.________ du territoire suisse pour une durée de dix ans, donné acte
de ses réserves civiles à Y.________, condamné X.________ au paiement de
10'000 fr. à cette dernière au titre de réparation du tort moral, et ordonné
la confiscation et la destruction du couteau Opinel séquestré. Il a en
revanche libéré X.________ des chefs d'accusation de mise en danger de la vie
d'autrui et de vol.
Les faits retenus sont en substance les suivants. X.________ a séjourné en
Suisse, entre le 4 janvier et le 18 mars 2005, alors qu'il était frappé d'une
expulsion judiciaire du territoire suisse valable trois ans depuis le 21
décembre 2004. Pendant la même période, il s'est livré régulièrement au
commerce d'herbes de cannabis, qu'il vendait à raison de trois ou quatre fois
par semaine. Il consommait également deux à trois fois par semaine de la
cocaïne, de l'héroïne et plus régulièrement de l'herbe de cannabis.
A Lausanne, le 17 mars 2005, vers cinq heures du matin, Y.________ a quitté
l'établissement W.________ en compagnie de X.________ et de Z.________.
Devant le domicile de celui-ci, X.________ a contraint Y.________ à monter
dans l'appartement en la menaçant d'un couteau. Arrivé sur place, il l'a
entraînée dans la salle de bains, l'a embrassée, l'a touchée sur tout le
corps, puis lui a ordonné de se déshabiller. Devant le refus de celle-ci,
X.________ l'a à nouveau menacée avec le couteau, puis l'a giflée et lui a
tiré les cheveux, avant de la déshabiller par la force, de la pousser contre
le lavabo et de la pénétrer à plusieurs reprises. Au cours de ces faits,
X.________ s'est emparé du sac à main de Y.________, contenant 150 fr. et
divers objets personnels.

B.
Par arrêt du 11 juillet 2006, la Cour de cassation pénale du Tribunal
cantonal du canton de Vaud (ci-après: la Cour de cassation pénale) a rejeté
le pourvoi formé par X.________ et a confirmé le jugement attaqué.

C.
Agissant par la voie du recours de droit public, X.________ demande au
Tribunal fédéral d'annuler l'arrêt rendu par la Cour de cassation pénale le
11 juillet 2006, le dossier de la cause étant retourné à l'autorité cantonale
pour nouvelle instruction et nouveau jugement dans le sens des considérants.
Il se plaint d'une constatation et d'une appréciation arbitraires des preuves
ainsi que d'une violation du principe in dubio pro reo et du droit d'être
entendu. Il requiert en outre l'assistance judiciaire.
La Cour de cassation pénale s'est référée aux considérants de son arrêt. Le
Ministère public s'est également rapporté aux considérants de l'arrêt
attaqué, ainsi qu'à son préavis du 26 juin 2006. Y.________ a conclu au rejet
du recours.

Le Tribunal fédéral considère en droit:

1.
La décision attaquée ayant été rendue avant le 1er janvier 2007, la loi
fédérale d'organisation judiciaire (OJ) demeure applicable à la présente
procédure de recours (art. 132 al. 1 LTF).

2.
Contre un jugement en matière pénale rendu en dernière instance cantonale, la
voie du recours de droit public est en principe ouverte, à l'exclusion du
pourvoi en nullité, à celui qui se plaint de la violation de garanties
constitutionnelles, en contestant notamment les constatations de fait ou
l'appréciation des preuves par l'autorité cantonale (art. 84 al. 1 let. a OJ,
art. 86 al. 1 OJ, art. 269 al. 2 PPF).
En l'espèce, le recourant se plaint d'une violation de son droit d'être
entendu, d'une constatation et d'une appréciation arbitraires des preuves
ainsi que d'une violation du principe in dubio pro reo, de sorte que le
recours de droit public est recevable.

3.
Dans un grief d'ordre formel qu'il convient d'examiner en premier lieu, le
recourant se plaint d'une violation de son droit d'être entendu, en invoquant
les art. 452 let. f et 373 let. a du Code de procédure pénale vaudois du 12
septembre 1967 (CPP/VD), ainsi que l'art. 29 al. 2 Cst.. Il reproche à
l'autorité cantonale d'avoir nié une motivation insuffisante de l'arrêt de
première instance, les considérants en fait relatifs aux trois différentes
versions de la victime étant très succincts. Pour le surplus, il reproche à
la Cour de cassation pénale de ne pas avoir mentionné le résultat objectif
des constatations médicales et de ne pas s'être prononcée sur les motifs qui
auraient pu pousser la victime à effectuer des déclarations fallacieuses
auprès du juge d'instruction ainsi que sur les autres éléments objectifs qui
auraient permis de donner foi à ses déclarations.

3.1 Selon l'art. 373 al. 2 let. a CPP/VD, le jugement contient les
considérants de fait, en indiquant brièvement les motifs de la conviction du
tribunal sur les faits importants pour le jugement de la cause. L'art. 452
let. f CPP/VD prévoit quant à lui que tout arrêt de la cour de cassation
indique la décision motivée sur chacune des questions examinées. Il
n'apparaît pas que ces dispositions assurent une protection plus étendue que
celle découlant de l'art. 29 al. 2 Cst. Le recourant soutient cependant que
le législateur cantonal exigerait que les faits soient longuement expliqués
car ils sont essentiels, alors que selon la garantie minimale
constitutionnelle, les seuls faits pertinents suffiraient. Or, cette
conclusion procède d'une mauvaise lecture de la jurisprudence cantonale citée
(arrêt de la Cour de cassation pénale du 29 novembre 2002 in JDT 2003 III
70). En effet, dans cet arrêt, la Cour de cassation pénale vaudoise s'est au
contraire contentée de rappeler que le juge n'avait pas l'obligation
d'exposer et de discuter tous les faits, moyens de preuve et griefs invoqués
par les parties et qu'il pouvait passer sous silence ce qui, sans arbitraire,
lui paraissait à l'évidence non établi ou sans pertinence. Elle précisait en
outre "qu'à la différence des considérants de fait, qui doivent être parfois
longuement expliqués et qui sont essentiels, la motivation de la conviction
du tribunal ne concerne ainsi que les faits importants et doit simplement
attester la réflexion et le choix du premier juge". On ne saurait toutefois
en déduire que la protection se voudrait plus étendue en procédure pénale
vaudoise. A défaut d'une démonstration plus ample par le recourant, il suffit
donc d'examiner le grief sous l'angle de l'art. 29 al. 2 Cst.

3.2 Le droit d'être entendu garanti par l'art. 29 al. 2 Cst. implique
notamment que le juge motive sa décision de manière à ce que le destinataire
de celle-ci puisse la comprendre et l'attaquer utilement s'il y a lieu et à
ce que l'autorité de recours puisse exercer son contrôle (ATF 129 I 232
consid. 3.2 p. 236 et les références citées). Il suffit, pour satisfaire à
ces exigences, que l'autorité examine les questions décisives pour l'issue du
litige et expose les motifs qui fondent sa décision de manière à ce que le
destinataire de celle-ci puisse en saisir la portée et exercer ses droits de
recours à bon escient; elle n'est pas tenue de discuter de façon détaillée
tous les arguments avancés et n'est pas davantage astreinte à se prononcer
séparément sur chacune des conclusions qui lui sont présentées (ATF 130 II
530 consid. 4.3 p. 540; 129 I 232 consid. 3.2 p. 236; 126 I 97 consid. 2b
p. 102).

3.3 En l'espèce, le Tribunal correctionnel n'a effectivement pas retranscrit
en détail les différentes versions données par la victime. Il a en revanche
expliqué en quoi consistait la divergence fondamentale, à savoir qu'elle
avait été violée une seconde fois par le recourant dans la salle de bains et
que son calvaire avait duré jusque vers dix heures du matin, ce qui est
suffisant. Le Tribunal correctionnel a également précisé pourquoi il
privilégiait la première version fournie par la victime, celle-ci
correspondant aux témoignages recueillis par la police. Peu importe les
motifs qui ont poussé la victime à modifier ses premières déclarations,
puisque la nature des faits qui se sont produits reste identique et qu'ils
sont attestés par Z.________ sur les points essentiels.
Le recourant reproche à la Cour de cassation pénale de ne pas avoir mentionné
le résultat objectif des constatations médicales. Or, la Cour de cassation
pénale a, à cet égard, renvoyé au jugement du Tribunal correctionnel qui
décrit scrupuleusement le résultat des analyses effectuées. Le Tribunal
correctionnel, tout comme la Cour de cassation pénale, affirme certes que les
lésions décelées sont compatibles avec le déroulement des faits tel que
décrit par la victime, mais précise "à savoir que l'agresseur l'a saisie au
bras avec une certaine force".
Dans ces conditions, il apparaît que le grief tiré d'un défaut de motivation
doit être rejeté.

4.
4.1 Selon la jurisprudence, l'arbitraire, prohibé par l'art. 9 Cst., ne
résulte pas du seul fait qu'une autre solution pourrait entrer en
considération ou même qu'elle serait préférable; le Tribunal fédéral ne
s'écarte de la solution retenue en dernière instance cantonale que si elle
est manifestement insoutenable, méconnaît gravement une norme ou un principe
juridique clair et indiscuté ou si elle heurte de manière choquante le
sentiment de la justice ou de l'équité. Il ne suffit pas que la motivation de
la décision soit insoutenable; encore faut-il qu'elle soit arbitraire dans
son résultat (ATF 131 I 217 consid. 2.1. p. 219, 57 consid. 2 p. 61; 129 I
173 consid. 3.1 p. 178; 128 I 273 consid. 2.1. p. 275).

4.1.1 L'appréciation des preuves est en particulier arbitraire lorsque le
juge de répression n'a manifestement pas compris le sens et la portée d'un
moyen de preuve, s'il a omis, sans raison sérieuse, de tenir compte d'un
moyen important propre à modifier la décision attaquée ou encore si, sur la
base des éléments recueillis, il a fait des déductions insoutenables (ATF 129
I 8 consid. 2.1 p. 9). Il en va de même lorsqu'il retient unilatéralement
certaines preuves ou lorsqu'il rejette des conclusions pour défaut de
preuves, alors même que l'existence du fait à prouver résulte des allégations
et du comportement des parties (ATF 118 Ia 28 consid. 1b p. 30). Il ne suffit
pas qu'une interprétation différente des preuves et des faits qui en
découlent paraisse également concevable pour que le Tribunal fédéral
substitue sa propre appréciation des preuves à celle effectuée par l'autorité
de condamnation, qui dispose en cette matière d'une grande latitude. En
serait-il autrement, que le principe de la libre appréciation des preuves par
le juge du fond serait violé (ATF 120 Ia 31 consid. 2d p. 37 s.).
4.1.2 Lorsque, comme en l'espèce, l'autorité cantonale de recours avait, sur
les questions posées dans le recours de droit public, une cognition semblable
à celle du Tribunal fédéral, ce dernier porte concrètement son examen sur
l'arbitraire du jugement de l'autorité inférieure, à la lumière des griefs
soulevés dans l'acte de recours. Cependant, pour se conformer aux exigences
de l'art. 90 al. 1 let. b OJ, le recourant ne peut pas simplement reprendre
les critiques qu'il a formulées en instance cantonale devant l'autorité de
cassation, mais il doit exposer pourquoi cette dernière aurait refusé à tort
de qualifier d'arbitraire l'appréciation des preuves par l'autorité de
première instance. Le Tribunal fédéral se prononce librement sur cette
question (ATF 125 I 492 consid. 1a/cc et 1b p. 495 et les arrêts cités).

4.2 La présomption d'innocence est garantie par l'art. 6 par. 2 CEDH et par
l'art. 32 al. 1 Cst., qui ont la même portée. Elle a pour corollaire le
principe in dubio pro reo, qui concerne tant le fardeau de la preuve que
l'appréciation des preuves. En tant que règle de l'appréciation des preuves,
ce principe, dont la violation n'est invoquée que sous cet angle par la
recourante, signifie que le juge ne peut se déclarer convaincu d'un état de
fait défavorable à l'accusé, lorsqu'une appréciation objective de l'ensemble
des éléments de preuve laisse subsister un doute sérieux et insurmontable
quant à l'existence de cet état de fait (ATF 127 I 38 consid. 2a p. 41; 124
IV 86 consid. 2a p. 88; 120 Ia 31 consid. 2c p. 37). Le Tribunal fédéral ne
revoit les constatations de fait et l'appréciation des preuves que sous
l'angle restreint de l'arbitraire (ATF 127 I 38 consid. 2a p. 41; 124 I 208
consid. 4 p. 211; 120 Ia 31 consid. 2d p. 37 s.). Il examine en revanche
librement la question de savoir si, sur la base du résultat d'une
appréciation non arbitraire des preuves, le juge aurait dû éprouver un doute
sérieux et insurmontable quant à la culpabilité de l'accusé; dans cet examen,
il s'impose toutefois une certaine retenue, le juge du fait, en vertu du
principe de l'immédiateté, étant mieux à même de résoudre la question (cf.
arrêts non publiés 1P.460/2006 du 18 octobre 2006 consid. 2.2, 1P.477/2006 du
14 septembre 2006 consid. 2.2, 1P.283/2006 du 4 août 2006 consid. 2.2,
1P.454/2005 du 9 novembre 2005 consid. 2.1, 1P.428/2003 du 8 avril 2004
consid. 4.2, 1P.587/2003 du 29 janvier 2004 consid. 7.2).
4.3 En l'espèce, le recourant soutient que l'autorité cantonale aurait fait
preuve d'arbitraire dans l'appréciation des preuves et aurait violé le
principe in dubio pro reo au regard des constatations médicales de l'IUML et
du CHUV, des versions contradictoires de la victime, et enfin des divergences
entre les déclarations de la victime et celles du témoin.
Le recours consiste en une répétition des griefs allégués à l'appui du
pourvoi à la Cour de cassation pénale. De nature appellatoire,
l'argumentation du recourant apparaît ainsi largement irrecevable au regard
de l'art. 90 al. 1 let. b OJ. Quoiqu'il en soit, elle est de toute façon mal
fondée.

4.4 La Cour de cassation pénale a exposé que, confrontée à deux versions
diamétralement opposées, et faute de preuve matérielle, les déclarations des
différents protagonistes devaient être examinées à la lumière de celles des
divers témoins.
Les déclarations de la victime ont certes varié, mais uniquement sur des
points secondaires, puisque la nature des faits reprochés au recourant est
demeurée identique. Ainsi que l'ont relevé les autorités cantonales, la
version des faits présentée par Z.________ rejoint effectivement, sur les
éléments essentiels, les déclarations de la victime. Il est certes revenu sur
ses dires en audience en précisant que si le recourant avait effectivement
été relativement brutal à l'entrée de l'immeuble, il ne se souvenait plus
vraiment avoir vu le couteau - ce que la Cour de cassation pénale a, de
manière convaincante, justifié par la crainte du témoin de passer pour un
complice. Il n'en demeure pas moins que Z.________ a vu le cutter dans la
main du recourant alors qu'il était dans la salle de bains avec la victime.
Le témoin a également précisé qu'il était inquiet pour la victime et que
l'intention du recourant était d'avoir des relations sexuelles avec cette
dernière, ce qu'elle ne désirait pas.
A cela s'ajoute le fait que, comme l'ont souligné les autorités cantonales,
Z.________ était dans un premier temps prévenu de complicité de viol. Malgré
les risques encourus, il a néanmoins corroboré les déclarations de la victime
sur les points principaux.
Du reste, le recourant ne conteste pas la version des faits donnée par le
témoin. Il admet donc implicitement s'être rendu dans l'appartement de
Z.________, quand bien même il l'a toujours nié au cours de la procédure
pénale.

En outre, quoi qu'en dise le recourant, le fait qu'aucune blessure n'ait été
décelée sur le corps de la victime a effectivement été pris en considération,
puisque la prévention de mise en danger de la vie d'autrui a été abandonnée.
Le recourant perd également de vue que la condition de la cruauté prévue pour
le viol qualifié à l'art. 190 al. 3 CP est admise dès que l'auteur a menacé
sa victime d'une arme à feu ou de toute autre arme dangereuse. Dès lors,
malgré l'absence de blessures, l'usage d'un couteau - retrouvé sur le
recourant lors de son interpellation - justifiait la qualification retenue.
Il résulte de ce qui précède que les autorités cantonales n'ont pas fait
preuve d'arbitraire dans l'appréciation des preuves, ni violé le principe in
dubio pro reo.

5.
Il s'ensuit que le recours doit être rejeté. La demande d'assistance
judiciaire doit également être rejetée, car les conclusions du recourant
paraissaient d'emblée vouées à l'échec (art. 152 OJ).
Le recourant, qui succombe, doit supporter l'émolument judiciaire (art. 153,
153a et 156 al. 1 OJ).

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce:

1.
Le recours de droit public est rejeté.

2.
La demande d'assistance judiciaire présentée par le recourant est rejetée.

3. Un émolument judiciaire de 1'000 fr. est mis à la charge du recourant.

4.
Le présent arrêt est communiqué en copie aux mandataires des parties, au
Procureur général et à la Cour de cassation pénale du Tribunal cantonal du
canton de Vaud.

Lausanne, le 18 janvier 2007

Au nom de la Ire Cour de droit public
du Tribunal fédéral suisse

Le président:  La greffière: