Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

BGE 135 V 324



Urteilskopf

135 V 324

41. Extrait de l'arrêt de la IIe Cour de droit social dans la cause SwissLife
contre A. et B. ainsi que A. contre B. et SwissLife (recours en matière de
droit public)
9C_1051/2008 / 9C_10/2009 du 3 septembre 2009

Regeste

Art. 30c Abs. 6 BVG; Art. 22 und 25a FZG; Art. 122 ZGB; Berücksichtigung des
Vorbezugs im Rahmen der Teilung der Austrittsleistungen bei Scheidung.
Hat der geschiedene Ehegatte als Schuldner der Ausgleichsforderung im Sinne von
Art. 122 ZGB einen Vorbezug getätigt und reicht sein Guthaben bei der Vorsorge-
oder Freizügigkeitseinrichtung nicht mehr aus, um die Ausgleichsforderung zu
bedienen, so kann die Vorsorgeeinrichtung nur zur Übertragung der bei ihr noch
vorhandenen Mittel verpflichtet werden. Die Differenz ist durch den
geschiedenen Ehegatten als Schuldner zu begleichen (E. 5.2).

Sachverhalt ab Seite 325

BGE 135 V 324 S. 325

A. Par jugement du 5 avril 2006, le Juge I du Tribunal du district de X. a
prononcé le divorce des époux A. et B., mariés depuis le mois de janvier 1992.
Il a par ailleurs ordonné la vente aux enchères de leur immeuble en copropriété
commune (parcelle n° x; commune de Y.) et le partage par moitié des prestations
de sortie acquises pendant la durée du mariage ("y compris le capital LPP placé
sur le chalet de Y., pour autant qu'il ait été accumulé pendant le mariage").
A. a déféré ce jugement au Tribunal cantonal valaisan, tandis que B. a par la
suite formé un appel-joint. Au cours de la procédure en appel, les ex-époux ont
passé une transaction judiciaire, le 8 janvier 2008, selon laquelle la part de
copropriété du chalet de Y. de B. est attribuée à A. moyennant le versement, au
plus tard le 29 février 2008, d'une soulte de 132'000 fr. pour solde de tout
compte, et les avoirs LPP accumulés par les parties pendant le mariage, y
compris le capital LPP placé sur le chalet de Y., sont partagés par moitié
entre les époux à la valeur du 28 mai 2006 (date d'entrée en force du jugement
de divorce). Conformément au ch. 3 in fine de la transaction judiciaire
approuvée par le Tribunal, le dossier a été transmis à la Cour des assurances
sociales du Tribunal cantonal valaisan.

B. Sur requête de ce Tribunal, les institutions de prévoyance concernées ont
indiqué le montant des prestations de sortie respectives des ex-époux.
SwissLife, Société suisse d'assurances générales sur la vie humaine (ci-après:
SwissLife), a fixé à 18'084 fr. le montant de la prestation de sortie de B., en
date de l'entrée en force du jugement de divorce, et à 7'541 fr. celui de la
prestation de sortie de
BGE 135 V 324 S. 326
A. Selon une attestation de la Société suisse d'assurances sur la vie
Providentia (ci-après: Providentia), le prénommé avait par ailleurs bénéficié
d'un versement anticipé de 55'859 fr., le 20 septembre 2000, à titre
d'encouragement à la propriété du logement pour financer l'acquisition du
chalet à Y., dont les époux étaient devenus co-propriétaires (à raison d'une
moitié chacun). A cette occasion, la restriction du droit d'aliéner selon la
LPP avait été mentionnée au Registre foncier de X.
Statuant le 13 novembre 2008, le Tribunal cantonal valaisan a condamné
SwissLife à transférer du compte de A. (police de libre passage y) au compte de
libre passage de B. le montant de 22'658 fr., plus intérêts de 2,5 % du 28 mai
2006 au 31 décembre 2007, de 2,75 % du 1^er janvier 2008 jusqu'au moment du
transfert et, le cas échéant, d'un intérêt moratoire de 3,75 % dès le 31^e jour
suivant l'entrée en force du jugement cantonal.

C. A. et SwissLife (ci-après: le recourant / la recourante) interjettent chacun
un recours en matière de droit public contre ce jugement. A. en demande
l'annulation, tandis que SwissLife conclut à sa modification, en ce sens
qu'elle soit tenue de transférer un montant de 7'541 fr. sur le compte de libre
passage de B.
Invitée à se prononcer, celle-ci s'en remet à justice, tout en demandant qu'en
cas d'admission du recours de SwissLife, le dossier soit renvoyé au Tribunal
cantonal pour qu'il ordonne le remboursement par A. d'un montant de 15'117 fr.
avec intérêts soit à la société, soit à elle-même directement. De son côté, A.
conclut implicitement au rejet du recours de SwissLife, tandis que celle-ci
renonce à se déterminer sur le recours de celui-là. L'Office fédéral des
assurances sociales (OFAS) propose l'admission des recours de SwissLife et de
A. en ce sens que SwissLife est tenue de transférer la somme de 7'541 fr.
Le recours de A. (cause 9C_10/2009) a été rejeté. Le recours de SwissLife
(cause 9C_1051/2008) a été admis.

Auszug aus den Erwägungen:

Extrait des considérants:

4.

4.1 Le recourant soutient que le versement anticipé n'aurait pas dû être pris
en compte à hauteur de 55'859 fr., dès lors qu'il n'était pas "totalement
composé de fonds LPP", et que seuls les "avoirs LPP" selon les termes de la
transaction judiciaire pouvaient être
BGE 135 V 324 S. 327
partagés par moitié. Ainsi, seul un montant de 19'503 fr. ("partie LPP", selon
l'attestation de Providentia du 5 octobre 2000) aurait dû être porté en compte
au titre du versement anticipé.

4.2 Contrairement à ce que semble croire le recourant, le partage des
prestations de sortie en cas de divorce porte sur toutes les prétentions issues
de rapports de prévoyance soumis à la LFLP (RS 831.42), ce qui comprend tant
les avoirs de la prévoyance obligatoire - qu'il désigne par "fonds LPP" - que
ceux de la prévoyance surobligatoire, ainsi que les prestations de prévoyance
maintenues au moyen d'une police de libre passage ou d'un compte de libre
passage ("avoirs de libre passage" [art. 22 al. 2 LFLP]) au sens de l'art. 10
OLP (RS 831.425), soit l'ensemble des prétentions issues des piliers 2a et 2b (
ATF 130 V 111 consid. 3.2.2 p. 114 et les références). En font donc aussi
partie les avoirs de la prévoyance professionnelle obligatoire et plus étendue
(ou surobligatoire) ou les "avoirs de libre passage" utilisés pour acquérir un
logement à titre d'encouragement à l'accession de la propriété aux conditions
prévues par les art. 30c ss LPP (RS 831.40) et l'ordonnance, du 3 octobre 1994,
sur l'encouragement à la propriété du logement au moyen de la prévoyance
professionnelle (OEPL; RS 831.411). C'est donc bien le montant total indiqué
par Providentia, à savoir 55'859 fr. (total de la valeur de rachat de deux
polices de libre passage), dont il y avait lieu de tenir compte au titre du
versement anticipé.
Quoi qu'en dise par ailleurs le recourant, les moyens utilisés pour acquérir un
logement aux conditions des art. 30c ss LPP demeurent liés à un but de
prévoyance (ATF 132 V 332 consid. 4.1 p. 333; ATF 128 V 230 consid. 2c p. 234
et la référence), même si le versement anticipé et le logement au financement
duquel il a servi sortent des avoirs de prévoyance (ATF 132 V 332 consid. 4.1
p. 333 avec référence à l' ATF 124 III 211 consid. 2 p. 214 s. cité par le
recourant). En cas de divorce, et si aucun cas de prévoyance n'est encore
survenu pour le preneur d'assurance, ces fonds liés investis dans le logement
doivent être partagés selon les art. 122 et 123 CC (art. 30c al. 6 LPP; art.
331e al. 6 CO; ATF 128 V 230 consid. 2c p. 234 et la référence).

5. De son côté, sans contester le calcul de la juridiction cantonale en tant
que tel, la recourante fait valoir que le seul avoir dont dispose A. auprès
d'elle correspond à la valeur de rachat de la police de libre passage, soit
7'541 fr., ce qu'elle avait indiqué en procédure administrative cantonale en
confirmant le caractère réalisable
BGE 135 V 324 S. 328
du partage de ce (seul) montant au sens de l'art. 141 al. 1 CC. Dans la mesure
où la juridiction cantonale l'a condamnée à transférer un montant excédant de
15'117 fr. la prestation de sortie effectivement à disposition, elle aurait
violé les art. 141 et 142 CC. Les premiers juges auraient dû prendre en
considération que le versement anticipé de 55'859 fr. n'a pas été remboursé par
A., de sorte qu'elle ne pouvait être astreinte à verser un avoir inexistant.

5.1 Le versement anticipé reçu de l'institution de prévoyance et investi dans
un bien immobilier pendant le mariage est considéré comme une prestation de
libre passage et doit être partagé conformément aux art. 122 ss CC et 22 LFLP
(art. 30c al. 6 LPP et art. 331e al. 6 CO, dont la nouvelle teneur selon le ch.
29 de l'annexe à la loi fédérale du 18 juin 2004 sur le partenariat enregistré
entre personnes du même sexe [loi sur le partenariat, LPart; RS 211.231], en
vigueur depuis le 1^er janvier 2007, n'a pas d'incidence en l'espèce; ATF 132 V
332 consid. 3 et les arrêts cités). Pour déterminer le montant de la prestation
de sortie à partager au moment du divorce, il y a donc lieu d'ajouter le
montant du versement anticipé, qui conserve sa valeur nominale jusqu'au
divorce. Toutefois, seuls sont pris en considération les montants qui font
l'objet, au moment du divorce, d'une obligation de remboursement au sens de
l'art. 30d LPP (ATF 132 V 347 consid. 3.3 p. 350 s.; voir aussi ATF 128 V 230
consid. 3b et 3c p. 235 et les références). Il en va ainsi même si lors de la
libération du versement anticipé, le montant a été (en partie) détourné de son
but (l'accès à la propriété d'un logement pour les propres besoins du
bénéficiaire) et a servi à l'acquisition de biens de consommation (ATF 133 V 25
consid. 3.3.1 p. 29).
Il est constant qu'aucune des éventualités dans lesquelles l'art. 30d al. 1 LPP
prévoit une obligation de remboursement du versement anticipé perçu à
l'institution de prévoyance n'était réalisée en l'espèce. En particulier, le
logement en cause n'a pas été vendu par le bénéficiaire du versement anticipé
(cf. art. 30d al. 1 let. a et art. 30e al. 1 LPP) et celui-ci n'a pas non plus
choisi de le rembourser (cf. art. 30d al. 2 LPP). Le versement anticipé en
question fait donc l'objet d'une obligation de remboursement. C'est dès lors à
bon droit que la juridiction cantonale en a tenu compte dans le calcul des
prestations de sortie à partager.

5.2 Cela étant, le montant de la créance de compensation au sens de l'art. 122
CC reconnue par la juridiction cantonale à B. (à
BGE 135 V 324 S. 329
hauteur de 22'658 fr.) est supérieure à la prestation restante de sortie (de
7'541 fr.) de A. auprès de la recourante. Il se pose donc la question de savoir
de quelle manière cette créance doit être exécutée, singulièrement si la
recourante peut être tenue de verser la différence entre les deux montants
déterminés sur le compte de libre passage de l'intimée, comme l'a ordonné
l'autorité cantonale.

5.2.1 Dans la situation où, comme en l'espèce, l'ex-conjoint débiteur est le
bénéficiaire d'un versement anticipé investi dans le logement et les avoirs
auprès de l'institution de prévoyance ou de libre passage ne suffisent pas à
couvrir la créance de compensation de l'autre ex-conjoint, la doctrine envisage
différentes solutions (sur l'ensemble de la question, ANDREA BÄDER FEDERSPIEL,
Wohneigentumsförderung und Scheidung, 2008, p. 302-316). D'une part, dans la
pratique, il est généralement prévu qu'au moment du divorce l'époux qui a
profité du versement anticipé rembourse au moyen de son patrimoine le montant
nécessaire à l'institution de prévoyance, pour que celle-ci puisse verser au
conjoint créancier la somme nécessaire sous forme de prestation de libre
passage (PICHONNAZ/RUMO-JUNGO, Prévoyance et droit patrimonial de la famille,
in Droit patrimonial de la famille, 2004, p. 18; BÄDER FEDERSPIEL, op. cit., p.
306 n. 625; dans ce sens, DANIEL TRACHSEL, Spezialfragen im Umfeld des
scheidungsrechtlichen Vorsorgeausgleiches: Vorbezüge für den Erwerb
selbstbenutzten Wohneigentums und Barauszahlungen nach Art. 5 FZG, FamPra.ch
2002 p. 537). Pour certains auteurs, lors de l'entrée en force du jugement de
divorce, le conjoint débiteur doit verser intégralement et immédiatement à
l'institution de prévoyance de son conjoint la part du versement anticipé
revenant à son conjoint en application de l'art. 122 al. 1 CC (SCHNEIDER/
BRUCHEZ, La prévoyance professionnelle et le divorce, in Le nouveau droit du
divorce, 2000, p. 231).
D'autre part, certains auteurs mentionnent la possibilité de transférer à
l'institution de prévoyance du conjoint créancier, en tout ou partie, la
créance conditionnelle en remboursement du versement anticipé, qui figure dans
les actifs de l'institution de prévoyance du bénéficiaire de celui-ci. Ce
transfert serait opéré par un jugement formateur (que ce soit par la
ratification judiciaire de la convention de divorce entre les époux ou par
décision du juge du divorce en cas de désaccord) et ferait passer le droit au
remboursement garanti par la restriction du droit d'aliéner mentionnée au
registre foncier (art. 33d et 33e LPP) de l'institution de prévoyance de
l'assuré
BGE 135 V 324 S. 330
qui a bénéficié du versement anticipé à l'institution de prévoyance de l'autre
conjoint. La créance de celui-ci au sens de l'art. 122 CC serait dès lors
réalisée dans la mesure du transfert (PETER EGGENBERGER, Wenn Vorbezüge ein
Nachspiel haben - oder: Die Behandlung von Vorbezügen der beruflichen Vorsorge
für Wohneigentum im Rahmen von Scheidungsverfahren, In dubio 2005 p. 80). Il
s'agirait d'une cession de créance (partielle) qui présente l'inconvénient,
d'une part, que la créance n'est que conditionnelle et, d'autre part, que ce
mode d'exécution ne met pas fin aux relations entre les ex-époux (PICHONNAZ/
RUMO-JUNGO, op. cit., p. 18; BÄDER FEDERSPIEL, op. cit., p. 307 s.; voir aussi
MARKUS MOSER, Aktuelle Anwendungsfragen im Zusammenhang mit dem
Wohneigentumsförderungsrecht der beruflichen Vorsorge, RSJ 94/1998 p. 16 s.).
Dans le cas où un tel transfert est envisagé, EGGENBERGER (loc. cit.) met
l'accent sur l'importance de la confirmation des institutions de prévoyance
concernées du caractère réalisable d'un tel accord, afin d'éviter des problèmes
au moment de l'exécution.
La doctrine envisage ensuite une solution conventionnelle au sens de l'art. 123
CC pour faciliter le paiement du partage de la prévoyance professionnelle. Le
conjoint créancier, respectivement son institution de prévoyance, disposerait
d'une créance contre le propriétaire-débiteur en paiement de la part de la
prestation de sortie due, dont l'exigibilité serait suspendue pour une période
déterminée. Cette créance serait cependant garantie par un gage immobilier sur
l'immeuble en faveur du conjoint créancier, respectivement son institution de
prévoyance (PICHONNAZ/RUMO-JUNGO, op. cit., p. 18; dans ce sens, MARTA TRIGO
TRINDADE, Prévoyance professionnelle, divorce et succession, SJ 2000 II p.
488). Dans le cas où le conjoint débiteur ne dispose pas des moyens financiers
pour exécuter immédiatement le paiement intégral, sans réaliser le logement,
SCHNEIDER/BRUCHEZ (op. cit., p. 231) proposent de faire application des art.
123 et 124 CC en renonçant au partage de la part de la prestation de sortie
investie dans le logement et en le remplaçant par le versement d'une indemnité
équitable d'un montant correspondant, mais payable sous forme d'acomptes. Selon
eux, cette solution évite au conjoint débiteur de vendre son logement en
propriété pour désintéresser le conjoint créancier, tandis que celui-ci
bénéficie, sous forme de prestations périodiques, d'un montant équivalant à
celui qu'il aurait reçu dans le cadre du partage. Pour une telle situation, ces
auteurs précisent qu'avant de transférer l'affaire au juge des
BGE 135 V 324 S. 331
assurances, le juge du divorce doit s'assurer que le conjoint débiteur sera en
mesure de payer immédiatement à l'institution du conjoint bénéficiaire
l'intégralité du montant devant être payé au moyen de son patrimoine. Si tel
n'est pas le cas, le juge du divorce devra refuser le partage de cette partie
des avoirs de prévoyance, réduire en conséquence les proportions du partage que
le juge des assurances devra effectuer et fixer, en remplacement, une indemnité
équitable d'un montant correspondant, payable sous forme d'acomptes (SCHNEIDER/
BRUCHEZ, op. cit., p. 252).

5.2.2 En l'occurrence, la transaction judiciaire passée en seconde instance
cantonale au cours de la procédure de divorce ne prévoit aucune des solutions
mentionnées ci-avant. En dehors de la clé de répartition, elle ne comporte
aucune indication quant au partage des prestations de sortie et les modalités
de son exécution, ce qui aurait alors requis du juge du divorce qu'il demandât
aux institutions de prévoyance concernées des attestations portant sur le
caractère réalisable du partage, à défaut de quoi celles-ci ne sont pas liées
par l'accord (art. 141 al. 1 CC a contrario; ATF 132 V 337 consid. 1.1 p. 339;
ATF 129 V 444 consid. 5 p. 446).
Cela étant, le juge compétent en matière de prévoyance professionnelle auquel
l'affaire est transférée après l'entrée en force de la décision relative au
partage des prestations de sortie est chargé d'exécuter d'office ce partage sur
la base de la clé de répartition déterminée par le juge du divorce (art. 25a
al. 1 LFLP). Il lui appartient alors de déterminer les prestations de sortie à
partager et d'en fixer le montant conformément à l'art. 22 LFLP, ce que la
juridiction cantonale de première instance a fait en incluant à juste titre le
montant du versement anticipé dans les prestations de sortie à partager
(consid. 4.2 et 5.1 supra) et en fixant à 22'658 fr. le montant à transférer de
la prévoyance professionnelle de A. à celle de son ex-épouse. Le transfert à la
charge de l'institution de prévoyance du conjoint débiteur suppose toutefois
que les prestations en cause, respectivement les fonds nécessaires pour
exécuter la créance compensatoire en partage, se trouvent en mains de
l'institution de prévoyance ou de libre passage concernée. Tel n'est pas le cas
en l'espèce puisque la prestation de libre passage de A. auprès de la
recourante s'élève à 7'541 fr. seulement, tandis que celui-ci a bénéficié
directement du versement anticipé en vue de l'acquisition d'un logement. Dès
lors, si le partage des prestations de sortie est en soi possible et
réalisable, le versement de la créance
BGE 135 V 324 S. 332
en compensation dévolue à l'intimée ne peut cependant être exécuté à la charge
de l'institution de prévoyance de l'époux débiteur que dans les limites des
fonds effectivement à disposition de celle-ci (à savoir 7'541 fr). Pour le
reste, il incombe à l'ex-conjoint débiteur, qui a profité du versement
anticipé, de s'acquitter du solde restant en faveur de son ex-épouse (soit
15'117 fr.) auprès de l'institution de prévoyance ou de libre passage de la
créancière.

5.3 En conséquence de ce qui précède, la juridiction cantonale n'était pas en
droit d'ordonner le paiement par la recourante d'un montant dépassant les
avoirs de prévoyance effectivement à sa disposition, mais aurait dû faire
supporter la différence entre ces avoirs et la créance en compensation
directement au recourant, en le condamnant à verser 15'117 fr. sur le compte de
libre passage de son ex-épouse. Compte tenu des conclusions des parties (cf.
art. 107 al. 1 LTF), le Tribunal fédéral ne peut pas d'office condamner le
recourant à ce faire. Il convient bien plutôt de renvoyer la cause à l'autorité
cantonale de première instance pour qu'elle procède en ce sens et fixe les
modalités du transfert du solde de la créance de compensation à la charge du
recourant.

6. Il résulte de ce qui précède que le recours de A. doit être rejeté, tandis
que celui de son institution de libre passage doit être admis. Le jugement
entrepris doit être réformé dans la mesure où la recourante est condamnée à
verser un montant de plus de 7'541 fr., le versement des intérêts
compensatoires et moratoires n'étant pas litigieux en l'espèce. La cause doit
par ailleurs être renvoyée aux premiers juges pour qu'ils procèdent
conformément aux considérations qui précèdent.