Sammlung der Entscheidungen des Schweizerischen Bundesgerichts
Collection des arrêts du Tribunal fédéral suisse
Raccolta delle decisioni del Tribunale federale svizzero

BGE 101 III 18



101 III 18

4. Arrêt du 20 février 1975 dans la cause Y. Regeste

    1. Ein irrtümlicherweise gegen einen der Konkursbetreibung
unterliegenden Schuldner angehobenes Pfändungsverfahren. Einstellung des
Verfahrens durch das Betreibungsamt, welches die rechtswidrigen Handlungen
aufhebt und die Konkursandrohung erlässt. Wenn sich das Betreibungsamt
aus einem Grund, der nichts mit dem Gläubiger zu tun hat, entschliesst,
im Laufe des Pfändungsverfahrens gesetzwidrige Betreibungshandlungen
aufzuheben, stellt es nur die frühere Rechtslage wieder her, so dass die
korrekt erlassenen Betreibungshandlungen nicht als nichtig erklärt werden
müssen (Erw. 1b).

    2. Beneficium excussionis realis (Art. 41 SchKG). Hat der Schuldner
seinen Anspruch, dass der Gläubiger Betreibung auf Pfandverwertung
anstrengt, nicht rechtzeitig geltend gemacht, ist er verwirkt und wird
die ordentliche Betreibung auf dem Wege der Pfändung oder des Konkurses
weitergeführt (Erw. 2a).

Sachverhalt

    A.- Le 15 mai 1974, à la requête de Jean X., l'Office des poursuites
de Montreux a notifié à Rico Y. un commandement de payer de 83'000 fr.,
plus intérêts et frais, représentant une partie du prix de vente d'un
immeuble. Cette somme, réclamée par poursuite ordinaire No 38177, était
garantie par une hypothèque légale en faveur du créancier.

    L'opposition totale formée par le débiteur a été levée et le créancier
a requis la continuation de la poursuite. L'Office des poursuites a fixé
la saisie au 30 août.

    Le 2 juillet 1974, à la requête de la Caisse d'épargne du Valais
à Sion, l'Office des poursuites de Montreux a notifié à Rico Y. un
commandement de payer de 45'516 fr., plus intérêts et frais, montant d'un
billet à ordre impayé. Le paiement de cette somme était également réclamé
par poursuite ordinaire No 39107.

    L'opposition totale formée par le débiteur a été levée et le créancier
a requis la continuation de la poursuite le 6 septembre 1974. L'Office
des poursuites a fixé la saisie au 27 septembre 1974.

    Le 14 août 1974, toujours à la requête de Jean X., l'Office des
poursuites de Montreux a notifié à Rico Y. un commandement de payer de
19'015 fr., plus intérêts et frais, représentant l'amortissement et les
intérêts d'une obligation au porteur.

    Le paiement de cette somme était requis par poursuite ordinaire
No 39686.

    Rico Y. a d'abord formé opposition totale; mais il l'a retirée par
la suite et Jean X. a requis la continuation de la poursuite. L'Office
des poursuites a fixé la saisie au 27 septembre 1974.

    B.- Au cours de la procédure de saisie, il s'est avéré que le débiteur
avait été inscrit au registre du commerce comme associé indéfiniment
responsable d'une société en nom collectif Z., dès le 9 février 1971,
et que cette inscription avait été radiée le 17 avril 1974.

    L'Office des poursuites de Montreux a annulé les opérations de saisie
effectuées dans les trois poursuites, a suspendu la procédure de saisie et
a établi trois comminations de faillite qui ont été notifiées au débiteur
le 15 octobre 1974.

    C.- Rico Y. a formé une plainte contre chacune de ces comminations
de faillite auprès de l'autorité inférieure de surveillance des offices
de poursuite pour dettes et de faillite du canton de Vaud, en demandant
l'annulation des trois poursuites dirigées contre lui, les créanciers
étant renvoyés à déposer de nouvelles réquisitions de poursuite.

    Le 19 novembre 1974, le Président du Tribunal de Vevey a rejeté
les trois plaintes et, le 27 décembre 1974, l'autorité supérieure de
surveillance des offices de poursuite pour dettes et de faillite du canton
de Vaud a rejeté les trois recours formés par Y. contre ces prononcés.

    D.- Rico Y. recourt auprès de la Chambre des poursuites et des
faillites du Tribunal fédéral. Il conclut à l'annulation des arrêts
cantonaux, ainsi qu'à l'annulation des trois poursuites dirigées contre
lui, les créanciers étant invités à déposer une nouvelle réquisition
de poursuite.

Auszug aus den Erwägungen:

                    Considérant en droit:

Erwägung 1

    1.- Le recourant estime que les trois poursuites sont nulles, parce que
la renonciation de l'Office à continuer la poursuite doit être assimilée
à un retrait de la réquisition de saisie par le créancier; que, dès lors,
les créanciers doivent déposer de nouvelles réquisitions de poursuite
contre lui.

    a) Lorsqu'une poursuite a été continuée par voie de saisie au lieu de
l'être par voie de faillite - ou inversement -, les opérations irrégulières
sont radicalement nulles (RO 94 III 68 et les références citées; 79 III
16/17 - bien que cet arrêt parle, de manière trop extensive, de nullité
de la poursuite -; 54 III 223; 25 I 526 consid. 3; JÄGER, Poursuite pour
dettes et faillites, n. 11 ad art. 38 LP et spécialement n. 6 ad art. 173
LP; FRITZSCHE, Schuldbetreibung und Konkurs, vol. I p. 71 in fine).

    L'Office peut constater la nullité des opérations irrégulières en tout
temps et il est tenu de les annuler pour autant qu'une plainte n'ait pas
déjà été formulée contre elles (RO 97 III 5; FRITZSCHE, vol. I p. 51),
ou que d'autres motifs tirés de la sécurité du droit ne s'opposent pas
à l'annulation de ces opérations (FRITZSCHE, vol. I p. 46).

    Mais tel n'est pas le cas en l'espèce, de sorte que l'Office a annulé
avec raison les opérations de saisie auxquelles il avait procédé dans les
trois poursuites, puisqu'en application de l'art. 40 al. 1 LP, le débiteur,
qui était inscrit jusqu'au 17 avril 1974 au registre du commerce, était
soumis à la poursuite par voie de faillite durant les six mois suivant
la publication de la radiation.

    b) Lorsque le créancier retire sa réquisition de continuer la poursuite
une fois les opérations de la saisie effectuée, ce retrait affecte non
seulement la saisie, mais la poursuite elle-même (RO 94 III 82 consid. 3,
28 I 227). En revanche, s'il retire sa réquisition avant que les opérations
de la saisie aient été effectuées, ce retrait n'affecte que la réquisition
de continuer la poursuite, et il a la possibilité de présenter une nouvelle
réquisition aussi longtemps que le délai de l'art. 88 al. 2 LP n'est pas
écoulé (JÄGER, n. 6 litt. c ad art. 88 LP; FAVRE, Cours de droit des
poursuites, 3e éd., p. 171/172). Le même principe s'applique dans le
cas où la réquisition de continuer la poursuite est retirée alors que la
saisie déjà exécutée a été annulée à la suite d'un recours (RO 78 III 61).

    La situation est cependant différente lorsque l'Office décide de
lui-même, pour un motif qui ne tient pas au créancier, d'annuler en cours
de saisie des opérations non conformes aux règles légales. Dans ce cas,
l'Office ne fait que rétablir la situation antérieure, de sorte qu'il n'y
a aucun motif d'annuler l'ensemble des opérations de poursuite, y compris
celles qui ont été accomplies correctement. Sans pouvoir justifier d'un
intérêt digne de protection, le débiteur aurait ainsi la possibilité de
faire une nouvelle fois opposition au commandement de payer.

Erwägung 2

    2.- Le recourant fait encore valoir que les deux poursuites que Jean
X. lui a adressées sont nulles parce qu'elles se fondent sur des créances
garanties par gage et que la poursuite aurait dû tendre à la réalisation
du gage, ce qui n'est pas le cas.

    Il prétend que s'il n'a pas fait valoir ce moyen par la voie de la
plainte dans le délai de 10 jours dès la notification du commandement
de payer, c'est parce que, sur les conseils de l'Office des poursuites
de Montreux, il a été amené à renoncer à porter plainte et à exiger la
poursuite en réalisation de gage.

    a) Le débiteur peut opposer à une poursuite ordinaire l'exception
tirée du fait que la créance est garantie par gage et exiger la réalisation
préalable du gage. Il doit dans ce cas adresser une plainte à l'autorité de
surveillance dans le délai de 10 jours dès la notification du commandement
de payer (RO 97 III 51 et les arrêts cités; FRITZSCHE, vol. I p. 329 ss).
Faute d'agir en temps utile, le droit du débiteur d'exiger que le créancier
suive la voie de la poursuite en réalisation de gage est périmé et la
poursuite suit son cours ordinaire par voie de saisie ou de faillite. En
l'espèce, le droit du recourant d'exiger la réalisation préalable du gage
est ainsi périmé.

    b) L'autorité cantonale n'a pas cherché à savoir si l'Office de
Montreux avait ou non affirmé au recourant, comme celui-ci le prétend,
que le fait d'être l'objet d'une poursuite ordinaire ou d'une poursuite
en réalisation de gage ne ferait pour lui pas grande différence. C'est
avec raison. En effet, ce renseignement, même s'il a été donné, n'est pas
déterminant, parce qu'il n'est pas établi, ni vraisemblable d'après la
procédure suivie par l'Office des poursuites de Montreux, que le recourant
ait donné à l'employé de l'Office une image complète de sa situation
et notamment lui ait précisé avoir été inscrit au registre du commerce
jusqu'au 17 avril 1974. Dès lors si, par hypothèse, l'Office de Montreux a
donné des renseignements inexacts, c'est sur la base d'un exposé de faits
incomplets. Le recourant ne peut dès lors se prévaloir des avis qu'il
aurait reçus. Il le peut d'autant moins d'ailleurs qu'il ne prétend même
pas avoir été induit en erreur sur la possibilité de former une plainte
ou, d'une manière générale, sur les moyens de droit à sa disposition (cf.
IMBODEN, Verwaltungsrechtsprechung, 3e éd., vol. I, No 343). L'avis qui
lui aurait été donné portait en effet, de l'aveu même de l'intéressé,
sur les conséquences d'une renonciation à déposer une plainte contre le
fait que la poursuite ne tendait pas à la réalisation du gage. Or le fait
que la situation juridique du recourant aurait été appréciée de manière
inexacte ne peut faire renaître le délai de plainte de 10 jours.

Entscheid:

Par ces motifs, la Chambre des poursuites et des faillites:

    Rejette les recours.